![\"hifadhi_578\"](\"https:\/\/livelihoods.eu\/wp-content\/uploads\/2015\/08\/hifadhi_578.jpg\")
<\/a><\/p>\nLe sol au c\u0153ur du cycle carbone, alimentation et ressources en eau.<\/h2>\n
Les objectifs de r\u00e9duction des \u00e9missions carbone qui contribuent au changement climatique sont au centre des d\u00e9bats de la COP21. On parle moins du \u00ab\u00a0carbone positif\u00a0\u00bb, ces masses gigantesques de carbone stock\u00e9es silencieusement dans les \u00e9cosyst\u00e8mes naturels ou agricoles, que l\u2019activit\u00e9 humaine a le pouvoir de d\u00e9truire ou de faire fructifier. On l\u2019oublie parfois, mais notre existence et celle de tous les \u00eatres vivants d\u00e9pendent d\u2019une mince peau de 20 \u00e0 30cm d\u2019\u00e9paisseur qu\u2019est la couche arable du sol, celle dans laquelle les plantes trouvent l\u2019essentiel de leur nourriture. Cette couche doit sa fertilit\u00e9 \u00e0 la nature de la roche sur laquelle le sol s\u2019est form\u00e9, mais plus encore \u00e0 la quantit\u00e9 et \u00e0 la nature de la mati\u00e8re organique qu\u2019elle contient. Le principal constituant de la mati\u00e8re organique est le carbone (environ 58%). Le sol est en fait le plus grand r\u00e9servoir de carbone de la plan\u00e8te, avec 615 milliards de tonnes dans les 20 premiers cm et 2344 milliards de tonnes jusqu\u2019\u00e0 une profondeur de 3 m\u00e8tres. Ce stock a consid\u00e9rablement diminu\u00e9 au cours du 20\u00e8me si\u00e8cle en raison de l\u2019intensification de l\u2019agriculture, de la g\u00e9n\u00e9ralisation des labours profonds dans les pays d\u00e9velopp\u00e9s, de la transformation de centaines de millions d\u2019hectares de prairies en terres cultiv\u00e9es et enfin de la d\u00e9forestation.<\/p>\n
Ces gigantesques masses de carbone stock\u00e9es dans les grands espaces terrestres ne sont pas seulement un des facteurs du changement climatique, elles constituent la base de nos ressources alimentaires, des mati\u00e8res premi\u00e8res d\u2019origine agricole qui alimentent l\u2019industrie et des ressources en eau indispensables \u00e0 la vie.<\/p>\n
L\u2019agriculture familiale, une r\u00e9ponse aux enjeux des pays en d\u00e9veloppement<\/h2>\n
Si l\u2019on quitte un instant le cycle du carbone pour regarder cette question d\u2019un point de vue social\u00a0: 570 millions de petites exploitations agricoles familiales<\/a> dont 72%\u00a0 ont moins de 1ha font vivre 1 milliard de gens dans le monde. Elles fournissent 40% de l\u2019emploi et 70% des besoins alimentaires mondiaux. La majeure partie de ces petites exploitations utilise essentiellement la force humaine ou animale. L\u2019\u00e9nergie et les techniques employ\u00e9es sont \u00e0 faible intensit\u00e9 carbone mais les rendements sont dans l\u2019ensemble faibles et la pression d\u00e9mographique ou la recherche de nouvelles terres pousse \u00e0 la d\u00e9forestation dans de nombreuses r\u00e9gions du monde. Un peu partout, des pratiques agricoles ou d\u2019\u00e9levage inadapt\u00e9es aux conditions actuelles aggravent la situation\u00a0: chaque ann\u00e9e dans le monde, l\u2019\u00e9quivalent de la surface de la Gr\u00e8ce est perdu pour l\u2019agriculture \u00e0 cause de l\u2019\u00e9rosion et de la d\u00e9gradation des sols. Ce qui se traduit par des situations de pauvret\u00e9 et de malnutrition en parall\u00e8le de la destruction du capital naturel, que l\u2019on peut mesurer par la r\u00e9duction du stock de carbone dans ces \u00e9cosyst\u00e8mes. L\u2019interaction entre changement climatique, \u00e9volution des ressources naturelles, d\u00e9veloppement \u00e9conomique et stabilit\u00e9 sociale est v\u00e9cue au quotidien par les populations rurales qui d\u00e9pendent de la terre. Mais les impacts vont bien au-del\u00e0 et nous concernent tous.<\/p>\n On parle peu de ces populations paysannes comme si elles appartenaient d\u00e9j\u00e0 au pass\u00e9. La croissance des villes et des infrastructures urbaines domine les pr\u00e9occupations des d\u00e9cideurs. A juste titre, car les grandes m\u00e9tropoles jouent un r\u00f4le moteur et la population mondiale continuera \u00e0 s\u2019urbaniser. Mais les villes continueront \u00e0 d\u00e9pendre de l\u2019\u00e9tat des espaces ruraux pour leur alimentation, leurs ressources en eau, leur stabilit\u00e9 sociale. Certes, les populations rurales sont \u00e9parpill\u00e9es sur de vastes territoires et le plus souvent silencieuses alors que les mouvements de rue qui font vaciller les pouvoirs politiques sont g\u00e9n\u00e9ralement urbains. Les paysans pauvres s\u2019expriment pourtant, mais avec leur pieds, attir\u00e9s par les lumi\u00e8res des villes proches et au-del\u00e0, celles des pays riches. Les mouvements migratoires que nous connaissons ne sont qu\u2019une anecdote par comparaison avec ceux qui se produiront si des centaines de millions de ruraux pauvres quittent massivement les campagnes.<\/p>\n Pour contribuer \u00e0 une transition la moins chaotique possible dans un monde de plus en plus incertain, les institutions internationales et beaucoup de gouvernements reconnaissent aujourd\u2019hui qu\u2019investir dans les agricultures paysannes est une priorit\u00e9 \u00e9conomique, \u00e9cologique et sociale. Il s\u2019agit de soutenir des mod\u00e8les agricoles permettant d\u2019intensifier la production et d\u2019accro\u00eetre les revenus des producteurs tout en maintenant un nombre \u00e9lev\u00e9 d\u2019emplois dans l\u2019agriculture et les activit\u00e9s de premi\u00e8re transformation en milieu rural. Ces mod\u00e8les d\u2019agriculture productive, \u00e9cologiquement durables, existent et ont montr\u00e9 leur efficacit\u00e9. Des techniques \u00e0 bas co\u00fbt, accessibles aux petits producteurs ont \u00e9t\u00e9 exp\u00e9riment\u00e9es avec succ\u00e8s \u00e0 grande \u00e9chelle. Les connaissances ont fait de gros progr\u00e8s ces derni\u00e8res ann\u00e9es qu\u2019il s\u2019agisse d\u2019agroforesterie, de fertilisation \u00e0 partir de biomasse, de s\u00e9lection v\u00e9g\u00e9tale ou d\u2019\u00e9levage. Les nouvelles technologies de l\u2019information, les services financiers adapt\u00e9s aux petites exploitations et l\u2019essor des march\u00e9s r\u00e9gionaux cr\u00e9ent de nouvelles opportunit\u00e9s pour les agricultures familiales.<\/p>\n<\/a><\/p>\nEncourager des pratiques agricoles productives et durables<\/h2>\n
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