{"id":15159,"date":"2021-06-30T10:46:00","date_gmt":"2021-06-30T10:46:00","guid":{"rendered":"https:\/\/livelihoods.eu\/an-interview-with-bernard-giraud-the-livelihoods-carbon-funds-address-climate-biodiversity-social-impact-simultaneously\/"},"modified":"2021-06-30T13:14:17","modified_gmt":"2021-06-30T13:14:17","slug":"an-interview-with-bernard-giraud-launch-lcf3","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/livelihoods.eu\/fr\/an-interview-with-bernard-giraud-launch-lcf3\/","title":{"rendered":"INTERVIEW AVEC BERNARD GIRAUD sur le lancement du nouveau Fonds Carbone Livelhoods (LCF3)"},"content":{"rendered":"\n

Bernard Giraud, Pr\u00e9sident Co-Fondateur des Fonds Livelihoods, nous fait part de son point de vue sur la cr\u00e9ation du nouveau fonds Livelihoods Carbon et de son exp\u00e9rience de 10 ans dans la mise en \u0153uvre de solutions bas\u00e9es sur la nature avec les communaut\u00e9s rurales. Il explique quelles sont les voies \u00e0 suivre pour relever les d\u00e9fis environnementaux, \u00e9conomiques et sociaux de notre \u00e9poque.<\/strong><\/p>\n\n\n\n

Qu’est-ce qui motive le lancement d’un nouveau Fonds Livelihoods ?<\/span><\/em><\/h4>\n\n\n\n
\"Bernard<\/a>
Bernard Giraud, Pr\u00e9sident & Co-Fondateur des Fonds Livelihoods<\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\n\n

Bernard Giraud:<\/strong> \u00ab\u00a0Tout simplement parce qu’il y a un besoin urgent : le changement climatique, l’effondrement de la biodiversit\u00e9, des millions de communaut\u00e9s rurales pauvres qui luttent pour leur subsistance ou qui doivent migrer pour gagner d\u00e9cemment leur vie. Nous sommes collectivement responsables de la perte des derniers hectares de for\u00eat primaire et de la d\u00e9gradation d’immenses zones de terres mal exploit\u00e9es. Les cons\u00e9quences sont de plus en plus comprises et visibles. La mission des Fonds Livelihoods est de contribuer \u00e0 une plan\u00e8te saine et vivable, de prot\u00e9ger ou de restaurer le capital naturel dont nous avons h\u00e9rit\u00e9. Et de concevoir et mettre en \u0153uvre des solutions qui profitent \u00e0 la fois aux personnes et \u00e0 la nature pour les g\u00e9n\u00e9rations futures.  Ce nouveau fonds permettra d’acc\u00e9l\u00e9rer le mouvement.<\/p>\n\n\n\n

Nous observons \u00e9galement une transition significative dans le secteur priv\u00e9 et un fort int\u00e9r\u00eat de la part des entreprises mais aussi de certains investisseurs financiers pour participer \u00e0 ce nouveau fonds Livelihoods. Le premier Fonds Carbone Livelihoods a \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9 en 2011 apr\u00e8s quelques ann\u00e9es d’incubation et d’exp\u00e9rimentation sur le terrain au sein de Danone, une entreprise internationale de produits laitiers et de boissons. D\u00e8s le d\u00e9but, il a \u00e9t\u00e9 con\u00e7u comme un fonds mutuel entre plusieurs entreprises. Nous avons commenc\u00e9 avec un petit groupe d’entreprises visionnaires qui ont compris tr\u00e8s t\u00f4t que les entreprises auraient un r\u00f4le cl\u00e9 \u00e0 jouer pour limiter les impacts du changement climatique et transformer en profondeur leurs cha\u00eenes de valeur fondamentales. Progressivement, beaucoup d’autres ont rejoint nos fonds. En 2017, un deuxi\u00e8me fonds carbone a \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9. Il sera enti\u00e8rement investi \u00e0 la fin de cette ann\u00e9e. C’est pourquoi un troisi\u00e8me fonds est lanc\u00e9 maintenant pour poursuivre le voyage et augmenter l’impact des projets des fonds Livelihoods sur le terrain.\u00a0\u00bb<\/p>\n\n\n\n

Pourquoi choisir \u00ab\u00a0Livelihoods\u00a0\u00bb pour nommer un fonds carbone ? Quelle est la relation entre des moyens de subsistance et le carbone ?<\/em><\/span><\/em><\/h4>\n\n\n\n

B. Giraud:<\/strong> \u00ab\u00a0Dans les projets du Fonds Livelihoods, les gens sont les principaux acteurs du changement. Un facteur cl\u00e9 de succ\u00e8s est de d\u00e9velopper et de mettre en \u0153uvre des solutions qui am\u00e9liorent \u00e0 la fois les moyens de subsistance des communaut\u00e9s et l’environnement. Les communaut\u00e9s rurales avec lesquelles nous travaillons d\u00e9pendent directement des ressources naturelles dont elles vivent : par exemple, les bonnes pratiques agricoles qui restaurent ou maintiennent des sols sains avec des niveaux \u00e9lev\u00e9s de mati\u00e8re organique fournissent de bonnes r\u00e9coltes et am\u00e9liorent les revenus. Mais elles permettent \u00e9galement de s\u00e9questrer des quantit\u00e9s importantes de carbone, ce qui a un impact positif sur le climat. Des mangroves vivantes g\u00e9n\u00e8rent des stocks abondants de poissons et de palourdes qui profitent aux communaut\u00e9s c\u00f4ti\u00e8res et elles stockent d’\u00e9normes volumes de carbone dans les arbres et dans le sol. \u00c0 l’inverse, l’\u00e9rosion des sols ou la d\u00e9forestation lib\u00e8rent du carbone, contribuent \u00e0 aggraver le changement climatique mais aussi \u00e0 accro\u00eetre la pauvret\u00e9. Le mod\u00e8le Livelihoods Funds repose sur une approche globale qui cr\u00e9e des synergies au lieu d’opposer les actions sociales et environnementales.\u00a0\u00bb<\/p>\n\n\n\n

Les Fonds carbone Livelihoods aident les entreprises \u00e0 \u00ab\u00a0compenser\u00a0\u00bb une partie de leurs \u00e9missions de CO2<\/sub>. Mais certains critiquent la \u00ab\u00a0compensation carbone\u00a0\u00bb qui est d\u00e9crite comme une sorte de \u00ab\u00a0greenwashing\u00a0\u00bb. Quelle est votre avis ?<\/em><\/span><\/strong><\/em><\/h4>\n\n\n\n

B. Giraud: <\/strong>\u00ab\u00a0Une priorit\u00e9 claire pour les entreprises est de r\u00e9duire leurs \u00e9missions de CO2<\/sub> au sein de leur cha\u00eene de valeur. Il s’agit d’un processus de transformation profonde qui influe progressivement sur les modes de conception, de fabrication et de distribution des produits et services. Mais les entreprises ont besoin de temps pour changer fondamentalement leur mod\u00e8le \u00e9conomique et atteindre des \u00e9missions de CO2<\/sub> nulles. La compensation carbone est un compl\u00e9ment, et non un substitut \u00e0 la r\u00e9duction.  Les entreprises qui investissent dans les fonds Livelihoods Carbon sont activement engag\u00e9es dans la r\u00e9duction du CO2<\/sub> avec des objectifs clairs. Elles investissent des fonds propres dans un fonds de 24 ans, en prenant certains risques pour pr\u00e9financer des projets \u00e0 grande \u00e9chelle. En retour, le fonds Livelihoods leur fournit des cr\u00e9dits carbone pour compenser les \u00e9missions de CO2<\/sub> qu’elles ne sont pas encore en mesure de r\u00e9duire. Mais surtout, les investissements du Livelihoods Fund contribuent tr\u00e8s concr\u00e8tement \u00e0 am\u00e9liorer les terres et la vie des communaut\u00e9s rurales. Depuis sa cr\u00e9ation il y a 10 ans, plus de 1,5 million de personnes ont b\u00e9n\u00e9fici\u00e9 des projets Livelihoods et plus de 130 millions d’arbres ont \u00e9t\u00e9 plant\u00e9s.  Au lieu de perdre du temps dans des pol\u00e9miques sans fin, il serait plus utile d’encourager et de multiplier les solutions pour att\u00e9nuer le changement climatique.\u00a0\u00bb<\/p>\n\n\n\n

Qu’est-ce qui diff\u00e9rencie les fonds Livelihoods des autres acteurs de la finance carbone ?<\/em><\/span><\/em><\/h4>\n\n\n\n

B. Giraud: <\/strong>\u00ab\u00a0Notre r\u00f4le est d’accompagner les partenaires commerciaux et les institutions publiques qui ont une strat\u00e9gie \u00e0 long terme de r\u00e9duction des \u00e9missions de CO2<\/sub>. Contrairement aux n\u00e9gociants en carbone qui gagnent de l’argent \u00e0 court terme en achetant et en vendant des cr\u00e9dits carbone, notre r\u00f4le est d’investir \u00e0 long terme dans les communaut\u00e9s et de les aider \u00e0 \u00e9voluer vers des moyens de subsistance plus durables. Chaque ann\u00e9e, les fonds Livelihoods mesurent et certifient le carbone s\u00e9questr\u00e9, mais ils d\u00e9livrent des cr\u00e9dits carbone charg\u00e9s d’une valeur sociale et \u00e9cologique \u00e9vidente \u00e0 leurs investisseurs. Le carbone est un moyen, pas une fin<\/strong>. Dans un march\u00e9 du carbone en plein essor, avec l’arriv\u00e9e de nombreux acteurs et la croissance rapide des investissements financiers, il existe un besoin \u00e9vident d’un ensemble de normes qui garantissent et diff\u00e9rencient la haute qualit\u00e9 de ces cr\u00e9dits carbone.\u00a0\u00bb<\/p>\n\n\n\n

Est-ce que Livelihoods met directement en \u0153uvre des projets sur le terrain ? Quelle est votre relation avec les organisations locales ?<\/em><\/span><\/strong><\/em><\/h4>\n\n\n\n

B. Giraud: <\/strong>\u00ab\u00a0Nous travaillons avec des organisations qui mettent en \u0153uvre les projets sur le terrain. Ce sont des partenaires \u00e0 long terme avec lesquels nous entretenons une relation solide. Notre approche consiste \u00e0 s\u00e9lectionner avec soin les ONG, coop\u00e9ratives ou entreprises partenaires avec lesquelles nous partageons des valeurs et des objectifs similaires. Les crit\u00e8res cl\u00e9s pour nous sont leur lien avec les communaut\u00e9s locales, la confiance qu’ils ont d\u00e9velopp\u00e9e, leur capacit\u00e9 \u00e0 favoriser le changement avec elles. Tr\u00e8s souvent, il s’agit de petites organisations locales, mais qui ont le potentiel et la volont\u00e9 d’\u00e9tendre un mod\u00e8le qui fonctionne sur le terrain. Notre approche consiste \u00e0 co-concevoir le projet avec nos partenaires. L’\u00e9quipe de Livelihoods Venture est compos\u00e9e de 30 agronomes, forestiers, experts en finance carbone, etc. qui partagent une passion commune pour le changement positif et ont une solide exp\u00e9rience du terrain. Il nous faut plusieurs mois, parfois plus d’un an, pour structurer un bon projet avant de d\u00e9cider d’investir. Une fois le projet lanc\u00e9, nous restons aux c\u00f4t\u00e9s de nos partenaires, les surveillant et les soutenant lorsque des difficult\u00e9s surviennent. Nous ne nous voyons pas seulement comme un investisseur qui fournit un financement ou un achat de carbone. Mais plut\u00f4t comme des partenaires de projet embarqu\u00e9s dans une mission commune.\u00a0\u00bb<\/p>\n\n\n\n

Dans \u00ab\u00a0Ces mains qui r\u00e9parent la terre\u00a0\u00bb, un livre que vous avez publi\u00e9 il y a quelques mois, vous racontez de nombreuses histoires sur des projets de subsistance en Afrique, en Asie ou en Am\u00e9rique latine. De quoi \u00eates-vous le plus fier et quel regard portez-vous sur l’avenir ?  <\/em><\/span><\/em><\/h4>\n\n\n\n

B.Giraud: <\/strong>\u00ab\u00a0<\/em>L\u2019action de Livelihoods est une goutte d\u2019eau dans l\u2019oc\u00e9an. Il faudrait 1 000, 10 000 Fonds Livelihoods et bien davantage. Mais elle t\u00e9moigne qu\u2019il est encore possible d\u2019inverser le cours des choses. Lorsqu\u2019un cyclone a frapp\u00e9 tr\u00e8s durement les c\u00f4tes du Bengale en Inde il y a quelques mois, les milliers d\u2019hectares de mangroves que les communaut\u00e9s c\u00f4ti\u00e8res ont restaur\u00e9 avec notre appui ont arr\u00eat\u00e9 les \u00e9normes vagues. Les digues de terre ont tenu. L\u2019eau sal\u00e9e n\u2019a pas envahi les rizi\u00e8res comme autrefois. Je ressens une joie profonde lorsque je suis assis au milieu des p\u00eacheurs qui me parlent de leurs prises de poissons qui se reproduisent dans ces mangroves. Ou parmi des petits fermiers africains qui ont r\u00e9ussi \u00e0  stopper l\u2019\u00e9rosion qui emporte la fertilit\u00e9 des collines qu\u2019ils cultivent. C\u2019est \u00e0 la fois peu et beaucoup. C\u2019est en tout cas un message d\u2019espoir.\u201d<\/p>\n\n\n\n

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Lire \u00ab\u00a0Ces Mains qui R\u00e9parent la Terre\u00a0\u00bb<\/span><\/a><\/div>\n\n\n\n
Les projets Carbone Livelihoods<\/span><\/strong><\/a><\/div>\n<\/div>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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