Blog – Livelihoods https://livelihoods.eu/fr/ Building resilient communities & ecosystems alongside sustainable businesses Mon, 24 Oct 2022 11:02:32 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.2.3 https://livelihoods.eu/wp-content/uploads/2017/04/cropped-BD-PICTO-LIVELIHOODS-32x32.png Blog – Livelihoods https://livelihoods.eu/fr/ 32 32 De l’arbre au chocolat : l’aventure du cacao https://livelihoods.eu/fr/cocoa-from-the-tree-to-your-beloved-chocolate/ Fri, 21 Oct 2022 13:46:35 +0000 https://livelihoods.eu/cocoa-from-the-tree-to-your-beloved-chocolate/ Au Ghana, le deuxième producteur mondial, le cacao est la principale source de revenus de 800 000 petits exploitants ghanéens, hommes et femmes. Adoré par les consommateurs du monde entier car il est le principal ingrédient du chocolat, le cacao représente un travail ardu pour les petits exploitants qui le récoltent. De l’arbre à vos saveurs de chocolat préférées, voici quelques faits et chiffres sur le cacao.

Le cacao, un fruit polyvalent, adoré par les consommateurs

Avec le sucre, le café et le coton, le cacao est l’un des quatre produits fondamentaux les plus commercialisés au monde. Il représente une valeur commerciale de plus de 12 milliards de dollars par an. La demande mondiale en fèves de cacao est passée de 2,5 millions de tonnes en 1990 à 5,6 millions de tonnes produites en 2019.

Depuis quelques décennies, la Côte d’Ivoire et le Ghana sont les 2 plus grands producteurs de fèves de cacao au monde. Ces deux pays cumulés, comptent pas moins de deux millions de petits producteurs de cacao, qui fournissent plus de 60% de la production mondiale.

Transformé en poudre, en beurre et en liqueur de cacao, ce fruit prisé par les consommateurs aux quatre coins du monde, se retrouve dans les confiseries, dans les aliments de base, mais aussi dans les cosmétiques et les produits pharmaceutiques.

Transformer les cabosses de cacao en chocolat, comment ça marche ?

Les fèves de cacao proviennent d’un arbre appelé Theobroma Cacao : il pousse dans les climats humides et tropicaux autour de l’équateur. Les arbres nouvellement plantés commencent à porter des fruits après 3 à 4 ans. Ce fruit, c’est la cabosse de cacao qui contient les précieuses fèves de cacao.

Les fruits du cacaoyer se trouvent sur des cacaoyers qui poussent dans des régions humides et tropicales. Le cacao est une culture d’ombrage : les cacaoyers poussent traditinnellement dans les forêts.
Le fruit est ouvert à l’aide de machettes pour en extraire les fèves de cacao.

Contrairement à la plupart des cultures, le cacao est entièrement cultivé et récolté à la main. Les agriculteurs ouvrent la peau extérieure des cabosses de cacao à l’aide de longs couteaux (machettes) pour recueillir la pulpe du fruit à l’intérieur. Cette pulpe contient environ 40 à 50 graines : ce sont les fameuses fèves de cacao. On laisse ensuite les fèves fermenter pendant cinq à sept jours, un processus naturel qui permet d’éliminer les restes de pulpe de fruit autour des fèves. Pendant cette étape de fermentation, la coloration des fèves passe du gris au brun puis au violet. C’est au cours de cette phase que les fèves développent leur arôme. Après la fermentation, les fèves de cacao sont étalées et laissées à sécher au soleil pendant environ six jours.

Fèves de cacao séchées au soleil.

Les fèves sont ensuite vendues à des commerçants locaux ou à des usines de transformation. Le voyage continue puisque les fèves de cacao sont ensuite expédiées aux producteurs de chocolat où elles sont torréfiées : les fèves sont débarrassées des pierres, de la saleté, du sable et séchées sous des appareils de chauffage. Cela permet de briser les fèves et d’enlever la coque qui les entoure. Les fèves de cacao obtenues sont ensuite torréfiées et broyées pour obtenir la masse de cacao.

Enfin, cette masse de cacao est mélangée à du sucre et à d’autres ingrédients, puis raffinée pour développer les arômes appréciés par les consommateurs du monde entier.

Fèves de cacao torréfiées
Liqueur de chocolat raffinée
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Vers une chaîne de valeur de la vanille plus résiliente à Madagascar : Le point de vue de notre partenaire local, l’ONG Fanamby https://livelihoods.eu/fr/towards-a-resilient-vanilla-supply-chain-in-madagascar-the-floor-is-to-our-local-partner-ngo-fanamby/ Wed, 23 Feb 2022 10:22:31 +0000 https://livelihoods.eu/towards-a-resilient-vanilla-supply-chain-in-madagascar-the-floor-is-to-our-local-partner-ngo-fanamby/ Dans le nord-est de Madagascar, la transition vers une filière vanille qui associe gousses de qualité et amélioration des revenus des agriculteurs est en bonne voie. Le projet de Livelihoods lancé il y a 5 ans témoigne de résultats encourageants en matière d’amélioration des revenus des agriculteurs, de structuration d’une filière transparente et d’une meilleure implication des femmes et des jeunes dans le secteur. Le projet repose sur l’engagement d’une coalition d’acteurs publics et privés qui ont uni leurs forces pour transformer une industrie économiquement fragile. Le Fonds Livelihoods pour l’agriculture familiale (L3F) a réuni Danone, Mars (par l’intermédiaire de son fournisseur Prova), Firmenich, l’Agence française de développement (AFD) et l’ONG locale Fanamby, parmi d’autres ONG locales partenaires, pour embarquer 3 000 petits exploitants et leurs familles dans cette initiative de transformation sur 10 ans.

Quel est le point de vue de nos partenaires sur les réalisations du projet jusqu’à présent ? Quels sont les principaux enseignements, les défis rencontrés et les signaux positifs pour l’avenir ? Dans cette interview, la parole est à Serge Rajaobelina, fondateur de l’ONG Fanamby à Madagascar.

Livelihoods Venture : Notre projet commun est basé sur un partenariat opérationnel avec les Fonds Livelihoods et les entreprises privées. En tant qu’ONG, comment avez-vous vécu ce partenariat et quelles sont les leçons apprises jusqu’à présent ?

Serge Rajaobelina, Fondateur de l’ONG Fanamby

« Il est toujours complexe, pour une ONG telle que la nôtre, qui est guidée par des indicateurs de développement et d’environnement, de s’engager avec le secteur privé qui est orienté résultats et a des exigences de qualité des produits. Mettre en œuvre un projet ensemble est un processus d’apprentissage à long terme. Les agriculteurs ne peuvent pas répondre à un e-mail, une demande ou une exigence de qualité à la seconde. La transformation sur le terrain prend du temps. C’est un défi intéressant, car aujourd’hui, nous observons que le secteur privé est plus orienté vers le long terme qu’auparavant.

Les acteurs privés prennent des engagements à long terme et prennent le temps de mieux comprendre les contraintes et les besoins des agriculteurs. Ce partenariat a été très fructueux pour nous. Nous avons réussi à lier les attentes des deux parties prenantes dans une initiative commune qui apporte des bénéfices concrets aux agriculteurs.

Ensemble, nous avons mis en œuvre un projet de développement rural qui a permis de mieux relier les producteurs de vanille au marché. Nous avons travaillé étroitement avec les communautés rurales, les agriculteurs et leurs familles pour améliorer leurs conditions de vie, contribuer au développement du village et des municipalités, avec le soutien total du secteur privé. »

LV : 5 ans après le lancement du projet, quelles sont les principales réalisations et les défis rencontrés ?

« L’étude de perception sociale récemment menée montre des résultats très encourageants. Mais il a également été difficile de convaincre les agriculteurs de travailler avec le secteur privé. Les agriculteurs et les communautés rurales ont tendance à se concentrer sur le court terme, car ils doivent subvenir aux besoins de leurs familles dans un contexte de pauvreté complexe. Tous les agriculteurs ne sont pas sur le même rythme : certains comprendront rapidement l’approche de transformation à long terme, d’autres ont besoin de plus d’accompagnement.

En ce qui concerne la structuration de la chaîne d’approvisionnement, les activités ont démarré sans encombre. Auparavant, les communautés d’agriculteurs étaient très dépendantes des acheteurs intermédiaires et des collecteurs externes qui profitaient de la filière. Une situation à l’opposé de ce que nous voulions réussir. Les agriculteurs ont vu dans le projet une réelle opportunité d’accéder à un marché équitable et d’améliorer leurs revenus.

Sur le plan environnemental, il est important de garder à l’esprit que nous ne pouvons pas parler aux agriculteurs de préservation de la nature et de la biodiversité, alors que subvenir à leurs besoins vitaux est prioritaire pour eux. Là encore, il faut du temps pour sensibiliser les agriculteurs à la préservation des ressources naturelles. Mais dès qu’ils comprennent que leurs moyens de subsistance dépendent directement des écosystèmes naturels, il devient plus facile de discuter avec eux. Aujourd’hui, les communautés locales sont conscientes des impacts négatifs de la dégradation de l’environnement sur leurs parcelles et de la nécessité d’embarquer également les jeunes agriculteurs à ce sujet. »

LV : Au regard de la transformation en cours, quel est l’élément qui vous semble le plus prometteur pour l’avenir ?

« La jeune génération d’agriculteurs nous apporte beaucoup d’espoir pour l’avenir. Ils sont dans une toute nouvelle dynamique dans le secteur, ils sont ouverts d’esprit et plus tournés vers le monde extérieur. Ils s’engagent à contribuer à des exploitations agricoles productives et à des écosystèmes plus sains. Au niveau des exploitations, la diversification de la production pour aider les agriculteurs à moins dépendre des revenus de la vanille est également un signal positif. Le soutien à long terme des partenaires privés du projet, par le biais du Fonds Livelihoods pour l’Agriculture Familiale, nous aide à explorer d’autres sources de revenus que la vanille. C’est la clé pour contribuer à sortir les agriculteurs de la pauvreté.

Les résultats du projet à date montrent que nous sommes dans une véritable démarche de partenariat avec des perspectives économiques et environnementales encourageantes. Depuis le début, chez Fanamby, notre état d’esprit a été d’encourager les décisions et les actions venant des agriculteurs eux-mêmes. Nous voulions établir un réel dialogue avec eux, et ensemble les aider à améliorer leurs moyens de subsistance. Dans le cadre du projet Livelihoods, nous avons réussi à garder le même état d’esprit et à nous aligner sur les mêmes valeurs, qui sont le moteur de notre action sur le terrain au quotidien.« 


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LE PARI DE LIVELIHOODS À MADAGASCAR: 5 ans après, la transition vers une vanille résiliente est en bonne voie ! https://livelihoods.eu/fr/livelihoods-bet-in-madagascar-the-transition-to-resilient-vanilla-is-well-underway/ Tue, 22 Feb 2022 14:51:04 +0000 https://livelihoods.eu/livelihoods-bet-in-madagascar-the-transition-to-resilient-vanilla-is-well-underway/

Considérée comme la deuxième épice la plus chère au monde après le safran, la vanille est l’une des saveurs préférées des consommateurs. Mais c’est aussi une industrie très complexe et fragile. À Madagascar, premier producteur mondial de vanille, la pauvreté rurale atteint jusqu’à 81% [1]. Au cours des dernières décennies, le secteur a été confronté à une forte spéculation, un manque de transparence et une forte exposition aux événements climatiques qui ont maintenu les petits exploitants de vanille dans la pauvreté. Dès 2017, Livelihoods a lancé un projet ambitieux dans le nord-est de Madagascar pour construire une chaîne d’approvisionnement résiliente avec 3 000 exploitations familiales, sur 10 ans.

Mais cinq ans plus tard, cette nouvelle chaîne d’approvisionnement a-t-elle amélioré la position des agriculteurs dans le secteur ? Ont-ils réussi à améliorer leurs revenus ? Ont-ils réussi à produire une vanille de haute qualité tout en préservant leur écosystème naturel ? Livelihoods publie les résultats encourageants d’un audit social dans la région. Mené fin 2021 par INSUCO, un cabinet de conseil international indépendant spécialisé dans les sciences sociales, l’audit démontre que la transition vers une vanille résiliente et de qualité bel et bien en cours.

Le projet vanille de Livelihoods en bref:

Un modèle d’investissement innovant

Le Fonds Livelihoods pour l’Agriculture Familiale (L3F) a réuni une coalition d’acteurs privés et publics pour adresser quelques défis économiques profondément ancrés dans le secteur de la vanille. Le fonds assume le risque d’investissement et préfinance les activités du projet pour structurer la chaîne de valeur. Danone, Firmenich et Mars (à travers son fournisseur Prova) se sont engagés à acheter la vanille produite par les agriculteurs à un prix équitable, pendant 10 ans. Les activités sont mises en œuvre sur le terrain par Fanamby, une ONG malgache qui a une grande expérience avec les producteurs de vanille, Missouri Botanical Garden, une ONG engagée dans la préservation de la biodiversité et Maisons Familiales Rurales, une association qui œuvre pour l’éducation.

Les activités économiques du projet sont co-financées par l’Agence française de développement (AFD), un établissement public qui œuvre pour le développement durable et lutte contre la pauvreté à travers le monde. Le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) intervient également pour soutenir la préservation de la biodiversité à Pointe à Larrée. Le FFEM met en œuvre des projets de développement durable sur les enjeux de préservation des biens publics, de solidarité internationale et d’innovation.

Une production durable et de qualité avec 3 000 exploitations familiales

Le projet met en place une nouvelle chaîne de valeur qui fournit aux agriculteurs les compétences, infrastructures et matériel nécessaires pour produire une vanille de haute qualité et améliorer leurs revenus. Sur les cinq premières années, les agriculteurs ont été formés à des pratiques durables pour accroître la productivité et la qualité de la vanille. La création d’une coopérative gérée par les agriculteurs eux-mêmes vise à les connecter directement au marché ainsi qu’à mieux intégrer les femmes et les jeunes dans le secteur. Dans un contexte de forte fluctuation des prix, le projet agit pour contrôler les vols, prévenir les risques de spéculation afin d’assurer des revenus plus stables pour les agriculteurs.

La préservation de 4 500 hectares de forêt tropicale riche en biodiversité, Pointe à Larrée, est une activité clé du projet. Pour y parvenir, les communautés locales sont impliquées pour préserver, appliquer les lois de protection de la biodiversité et planter des espèces d’arbres indigènes afin de protéger la zone des catastrophes naturelles.

Un audit social pour donner la parole aux agriculteurs

Les personnes interrogées sont des petits agriculteurs indépendants situés dans la zone du projet : le district de Soanierana-Ivongo (région d’Analanjirofo) dans la partie nord-est de l’île, en dessous de Sava. La zone du projet s’étend sur plus de 1 000 km2 et quatre municipalités[1]. La région avoisine un écosystème unique et riche en biodiversité : Pointe à Larrée, qui est menacé en raison de la pression des communautés locales qui cherchent de nouvelles sources de revenus.

Réalisé en 2021, à mi-parcours du projet, l’audit visait à recueillir la perception des agriculteurs sur 5 thèmes principaux : la structuration de la filière a-t-elle amélioré leur position dans le secteur ? La nouvelle organisation a-t-elle permis d’améliorer leurs revenus ? Ont-ils amélioré la qualité de la vanille qu’ils produisent ? Le projet a-t-il réussi à mieux impliquer les femmes et les jeunes dans le secteur ? Y a-t-il moins de pression sur la biodiversité locale ?

Cet audit social a été structurée autour de trois axes, mobilisant des questions quantitatives et qualitatives pour capter : le niveau de compréhension des bénéficiaires sur le projet, leur perception des progrès et des résultats, et leur perception des impacts éventuels liés à la pandémie. L’audit s’appuie sur un total de 109 entretiens avec des agriculteurs, dont 21 femmes. Elle a été menée auprès de 91 ménages situés dans les 4 municipalités de la zone du projet pour représenter une diversité de ménages. Facilitée par notre partenaire local, Fanamby, l’étude a permis d’enquêter sur le fonctionnement de 7 organisations d’agriculteurs, analysant leur gouvernance, les volumes produits, et les formations dispensées. Les résultats de l’étude sont également basés sur l’audit des transactions commerciales et de la gouvernance de la coopérative Tambatra.

1. 91% des répondants considèrent que la structuration de la filière s’est sensiblement améliorée

Le premier objectif du projet était de créer une filière à valeur ajoutée pour les agriculteurs. Former les agriculteurs pour produire une vanille de haute qualité et en tirer un meilleur revenu. A ce jour, les signaux sont très positifs : 91% des répondants ont exprimé que la structuration de la vanille s’est considérablement améliorée depuis le lancement du projet, même pendant la pandémie de la COVID-19. 95% d’entre eux ont déclaré que l’industrie de la vanille s’est également améliorée de manière significative. De plus, les taux de vol dans leurs parcelles ont été réduits de 60% à moins de 5% dans la zone, grâce à un soutien solide des autorités légales.

Une grande majorité des agriculteurs (95%) ont exprimé que la coopérative « Tambatra » qui a été structurée par les partenaires du projet, a considérablement amélioré leurs conditions de travail. 82% des répondants ont également qualifié la gouvernance de l’organisation de bonne à très bonne. Tambatra, est une coopérative appartenant à des agriculteurs qui fournit l’infrastructure, un soutien pour la collecte, la livraison et le paiement pour accompagner les agriculteurs à chaque étape de la production. À ce jour, plus de 2 000 exploitations familiales organisées en 20 associations sont impliquées dans cette organisation. L’objectif global est d’embarquer 3 000 familles avant la fin du projet.

2. 96% d’agriculteurs considèrent que les revenus tirés de la vanille se sont sensiblement améliorés

La production de vanille de haute qualité requiert des compétences techniques élevées, de la patience et de la précision. Les agriculteurs embarqués dans le projet ont reçu des formations techniques sur la production de vanille (de la gestion des vignes, de la pollinisation à la collecte). Globalement, 76% des agriculteurs ont qualifié les formations reçues de bonnes. 22% des agriculteurs ont même commencé à produire de la vanille grâce au projet. Lorsqu’on leur a demandé ce qui avait contribué à l’amélioration de leurs revenus, les agriculteurs ont mentionné la distribution de lianes de vanille au début de la campagne, l’augmentation du prix liée à la meilleure qualité de la vanille, les ventes directes rendues possibles par l’organisation des agriculteurs sans intermédiaires. Cela a contribué à faire face à la crise du COVID : 91% d’entre eux ont déclaré que le revenu du ménage est resté stable pendant la pandémie.

3. Les femmes et les jeunes mieux impliqués dans la filière

 Un enjeu important du projet était de mieux embarquer les femmes et les jeunes agriculteurs dans la production de vanille. Et cela, en impliquant les jeunes dans toutes les activités liées à la vanille et en les aidant à accéder à des terres pour permettre aux jeunes générations d’acquérir les compétences nécessaires et un réel savoir-faire. 59% des répondants estiment que l’implication des jeunes dans le secteur s’est nettement améliorée. Depuis le lancement, l’accès à l’emploi des jeunes s’est amélioré de manière significative selon 63% des producteurs interrogés. De plus, le projet a permis d’ouvrir une école agricole pour former les jeunes. En décembre 2021, l’école a fêté ses premiers diplômés.

L’ambition était également d’aider les femmes à s’impliquer davantage dans la chaîne et à participer activement aux associations d’agriculteurs. En d’autres termes, les aider à développer leurs compétences entrepreneuriales et leur permettre d’être membres actifs de la transformation. Les femmes ont été soutenues à la fois sur les tâches de production (pollinisation, préparation des gousses…) mais aussi dans la prise de décision au sein des associations d’agriculteurs. Aujourd’hui, 75% des personnes interrogées estiment que l’implication des femmes s’est nettement améliorée. 30% d’entre elles expriment que les conditions d’accès aux terres pour les femmes se sont également fortement améliorées. De plus, 52% des producteurs considèrent que la capacité des femmes à participer aux instances de gouvernance de l’association est bonne.

4. 770 hectares de biodiversité locale préservés

Pointe à Larrée est un écosystème naturel situé dans la zone du projet, déclaré comme une Nouvelle Aire Protégée par le gouvernement malgache en 2015. Cet écosystème est de plus en plus menacé par l’activité humaine. La préservation de 3 000 hectares de biodiversité locale dans la zone du projet est un enjeu majeur. Cinq ans depuis le lancement, après de nombreuses campagnes de sensibilisation menées par nos partenaires locaux et la sécurisation des revenus des agriculteurs grâce à une filière plus solide, les communautés ont réduit la pression sur leurs ressources naturelles. Aujourd’hui, le projet a permis de préserver 770 hectares. D’après 88% des producteurs, les activités humaines qui menacent la biodiversité ont diminué de manière significative.

L’étude a également montré qu’avant le projet, 15% des ménages étaient impliqués dans la combustion du charbon de bois, un chiffre qui a été réduit à 5%. La pratique du tavy (culture sur brûlis) a été réduite de près de la moitié : de 20% à 13% depuis le début du projet.

5. Vers plus de sécurité alimentaire

Si la transition est bel et bien engagée autour de la structuration d’une nouvelle chaîne d’approvisionnement, le revenu des agriculteurs lié à la production de vanille, l’implication des femmes, des jeunes et la préservation de la biodiversité locale, les résultats sont moins nets en ce qui concerne la sécurité alimentaire et la diversification des exploitations.

A ce jour, l’étude montre que l’intervention locale a certes apporté une diversification de production (riziculture, maraîchage), mais celle-ci reste à ce jour relativement faible. Au démarrage du projet, le pourcentage de ménages pratiquant le maraîchage était de 22%, il est aujourd’hui de 24%. 86% des ménages cultivaient du riz avant le projet contre 89% à date. La tendance est plutôt positive mais montre que l’un des défis pour les années à venir est d’aider les agriculteurs à diversifier leurs sources de revenus pour augmenter leur sécurité alimentaire. 45% des producteurs estiment que la période de soudure s’est modérément améliorée depuis 2015.

[1] En décembre 2020, la Banque mondiale a annoncé que Madagascar enregistrait son plus haut niveau de pauvreté depuis 2012 : 77.4%. Dans les zones rurales, ce niveau de pauvreté atteignait 81%.

[2] La zone du projet est divisée en quatre municipalités, à savoir : Manompana, Antanifotsy, Ambodiampana et Fotsialanana.

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DE LAS SEMILLAS HASTA TU TAZA: La producción mundial de café en 5 datos clave https://livelihoods.eu/fr/es-de-las-semillas-de-cafe-hasta-tu-taza/ Tue, 14 Dec 2021 20:56:37 +0000 https://livelihoods.eu/?p=15999 En todo el mundo, el café es una de las bebidas más apreciadas. A menudo se prefiere a otras bebidas de producción natural, como el té y el cacao, por su mayor contenido en cafeína. Originario de los bosques de café de la meseta etíope, donde se descubrió hace siglos, el café se cultiva y exporta ahora desde muchos países tropicales de África, Asia y América Latina.

En México, donde se lanza el nuevo proyecto Livelihoods-CEPCO, el café orgánico es la principal fuente de ingresos de más de 100.000 agricultores, en su mayoría pequeños propietarios. Pero, ¿cómo está creciendo el mercado mundial del café? ¿Quiénes son los países más productores y consumidores? ¿Cuál será la cuota de mercado ecológico en los próximos años? He aquí 5 datos y cifras clave sobre la producción de café.

1. El grano de café es la segunda mercancía más comercializada del mundo

Después del petróleo, el café es la mercancía más comercializada en el mercado mundial. Este comercio es bastante emblemático del efecto de la globalización, ya que la producción de café se localiza exclusivamente en el Sur, pero su procesamiento y comercialización están ampliamente dominados por los países del Norte. La producción mundial de café ha aumentado considerablemente desde el año 2000. Hoy en día, supera los 150 millones de sacos al año, lo que supone más de 9 millones de toneladas (la mayor parte se envasa en sacos de 60 kilos). Entre 1996 y 2001, se exportaron al mundo una media de 5 millones de toneladas de café de una producción total de 6,5 millones de toneladas. [1]

Les grains de café deviennent rouges lorsqu’ils sont mûrs. C’est pourquoi on les appelle des cerises de café.

2. Más de 25 millones de agricultores en el mundo se dedican a la producción de café

Originario de Yemen y Etiopía, el café se cultiva actualmente en más de 50 países del cinturón tropical. A nivel mundial, 25 millones de personas viven directamente del cultivo, pero se calcula que unos 100 millones de personas participan en este sector agrícola. Además, el 70% de las explotaciones están en manos de pequeños agricultores que poseen menos de 10 hectáreas. Cultivado en América Latina, África y Asia, el café se consume principalmente en Estados Unidos, Europa y Japón. A principios de los años 90, estas tres regiones representaban más del 80% de las importaciones.

Agricultora que participa en la cooperativa CEPCO, socio de Livelihoods en Oaxaca (México), donde Livelihoods está poniendo en marcha un proyecto agroforestal con productores de café.

Envasado y venta de café en México.

3. América Latina representa el 70% de la producción mundial

América Latina domina el mercado con el 70% de la producción. Le siguen Asia (20%) y África (10%). En algunos países del sur, el café es la principal fuente de riqueza. Por ejemplo, representa el 25% del Producto Interior Global de Guatemala, más del 10% del de Brasil y casi el 50% del de Etiopía. Por lo tanto, los riesgos climáticos y las enfermedades, como la roya del café que afectó a Centroamérica en la década de 2010, que podrían provocar una mala cosecha pueden ser devastadores para estas economías. Brasil es el mayor productor, así como el mayor exportador a nivel mundial.

4. Después del agua, el café es la segunda bebida más consumida

Se calcula que los consumidores beben 2.600 millones de tazas de café, cada día en todo el mundo. Los países más consumidores se encuentran en Europa: Finlandia es el primer consumidor de café con 12 kilos per cápita al año, seguido de Noruega con 9,9 kilos. Francia ocupa el puesto 17 con 5,4 kilos consumidos al año, frente a sólo 0,25 kilos de té per cápita. El mayor incremento del consumo de café en las últimas décadas se observó en Japón, que aumentó su consumo per cápita en un 30% entre 1990 y 2010.

5. La demanda mundial de café orgánico está a punto de duplicarse para 2026

Con un tamaño de mercado estimado en 6.800 millones de dólares en 2018, se prevé que el café orgánico alcance los 12.600 millones de dólares en 2026. Se prevé que la variedad de café arábica, que representa el 60% de la producción mundial de café (frente al 40% de robusta), domine la cuota de mercado del café ecológico. Se observa que los beneficios para la salud asociados al café (por ejemplo, el consumo de café reduce el colesterol, aumenta la inmunidad, previene las enfermedades neurológicas…) junto con el cambio de las tendencias de los consumidores, que tienden a elegir productos más ecológicos, impulsarán el mercado mundial del café ecológico.


[1] Según el informe 20212021 “Coffee organic market” publicado por Allied Market Research.

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DEPUIS LES GRAINES À VOTRE TASSE: La production mondiale de café, en 5 faits & chiffres clé https://livelihoods.eu/fr/from-the-seeds-to-your-cupglobal-coffee-production-in-5-key-facts-figures/ Tue, 14 Dec 2021 20:38:56 +0000 https://livelihoods.eu/from-the-seeds-to-your-cupglobal-coffee-production-in-5-key-facts-figures/ Dans toutes les régions du monde, le café est l’une des boissons les plus appréciées des consommateurs. Il est souvent préféré à d’autres boissons naturelles comme le thé et le cacao, en raison de sa teneur plus élevée en caféine. Originaire des forêts de café du plateau éthiopien où il a été découvert il y a plusieurs siècles, le café est aujourd’hui cultivé et exporté dans de nombreux pays tropicaux d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.

Au Mexique, où le nouveau projet Livelihoods-CEPCO est lancé, le café biologique est la principale source de revenus de plus de 100 000 agriculteurs, principalement des petits exploitants. Mais comment se développe le marché mondial du café ? Quels sont les pays les plus producteurs et les plus consommateurs ? Quelle sera la part du marché biologique dans les années à venir ? Voici 5 faits et chiffres clés sur la production de café.

1. Le grain de café est la deuxième matière première la plus vendue au monde

Après le pétrole, le café est la matière première la plus commercialisée sur le marché mondial. Ce commerce est assez emblématique de l’effet de mondialisation, puisque la production de café est exclusivement localisée dans le Sud, mais sa transformation et sa commercialisation sont largement dominées par les pays du Nord. La production mondiale de café est en forte augmentation depuis l’année 2000. Elle dépasse aujourd’hui les 150 millions de sacs par an, soit plus de 9 millions de tonnes (l’essentiel du conditionnement se fait en sacs de 60 kilos). De 1996 à 2001, une moyenne de 5 millions de tonnes de café a été exportée chaque année dans le monde sur une production totale de 6,5 millions de tonnes. [1]

Les grains de café deviennent rouges lorsqu’ils sont mûrs. C’est pourquoi on les appelle des cerises de café.

2. Plus de 25 millions d’agriculteurs au monde sont impliqués dans la production de café

Originaire du Yémen et de l’Éthiopie, le café est aujourd’hui cultivé dans plus de 50 pays de la ceinture tropicale. Au niveau mondial, 25 millions de personnes vivent directement de cette culture, mais on estime qu’environ 100 millions de personnes sont impliquées dans ce secteur agricole. De plus, 70% des exploitations sont détenues par des petits exploitants qui possèdent moins de 10 hectares. Cultivé en Amérique latine, en Afrique et en Asie, le café est principalement consommé aux États-Unis, en Europe et au Japon. Au début des années 1990, ces trois régions représentaient plus de 80% des importations.

Agricultrice impliquée dans la coopérative CEPCO, partenaire de Livelihoods à Oaxaca, au Mexique, où Livelihoods lance un projet d’agroforesterie avec des producteurs de café.

Conditionnement et vente de café au Mexique.

3. L’Amérique latine représente 70% de la production mondiale

L’Amérique latine domine le marché avec 70% de la production. Elle est suivie par l’Asie (20%) et l’Afrique (10%). Dans certains pays du Sud, le café est la principale source de richesse. Il représente par exemple 25% du Produit Intérieur Global du Guatemala, plus de 10% de celui du Brésil et près de 50% de celui de l’Ethiopie. Les aléas climatiques et les maladies, comme la rouille du café qui a frappé l’Amérique centrale dans les années 2010, qui pourraient entraîner une mauvaise récolte peuvent donc être dévastateurs pour ces économies. Le Brésil est le plus grand producteur, ainsi que le plus grand exportateur au niveau mondial.

4. Après l’eau, le café est la deuxième boisson la plus consommée

On estime que les consommateurs dégustent 2,6 milliards de tasses de café, chaque jour et dans le monde entier. Les pays les plus consommateurs se trouvent en Europe : La Finlande est le premier consommateur de café au monde avec 12 kilos par habitant et par an, suivie de la Norvège avec 9,9 kilos. La France se classe au 17e rang avec 5,4 kilos consommés par an, contre seulement 0,25 kilos de thé par habitant. La plus forte augmentation de la consommation au cours des dernières décennies a été observée au Japon, qui a augmenté sa consommation par habitant de 30% entre 1990 et 2010.

5. La demande mondiale de café biologique est sur le point de doubler d’ici 2026

Avec une taille de marché estimée à 6,8 milliards de dollars en 2018, le café biologique devrait atteindre 12,6 milliards de dollars d’ici 2026. La variété de café arabica, qui compte pour 60% de la production mondiale de café (contre 40% de robusta) devrait dominer la part de marché du café biologique. Les avantages pour la santé associés au café (par exemple, la consommation de café contribue à réduire le cholestérol, renforcer l’immunité, prévenir les maladies neurologiques…) ainsi que l’évolution des tendances des consommateurs qui se tournent vers des produits plus respectueux de l’environnement, devraient stimuler le marché mondial du café biologique.


[1] Selon le rapport 2021 “Coffee organic market” publié par Allied Market Research.

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RESTAURAR LA TIERRA: Livelihoods escribe un nuevo capítulo con productores de café en México https://livelihoods.eu/fr/es-restaurar-la-tierra-livelihoods-escribe-nuevo-capitulo-agricultores-cafe-mexico/ Tue, 14 Dec 2021 15:31:46 +0000 https://livelihoods.eu/?p=15953 Hace un año, Livelihoods publicaba “The Hands Restoring the Earth(Las Manos que Restauran la Tierra), un libro que cuenta la increíble historia de pequeños agricultores que restauran la tierra, en todas partes del mundo. Hoy, Livelihoods escribe un nuevo capítulo con los pequeños productores de café del estado de Oaxaca (México), que en la década de 2010 se enfrentaron a una dramática enfermedad que asoló sus parcelas. Ésta es una historia universal sobre la recuperación de un frágil ecosistema natural. ¿Qué hace que un sistema agroforestal sea más resistente que otro? ¿Cómo pueden las explotaciones agrícolas ser más robustos en el contexto del cambio climático?

Livelihoods está poniendo en marcha un proyecto de 20 años para restaurar el frágil ecosistema montañoso de Oaxaca, apoyando a más de 3.000 pequeños agricultores a mejorar sus condiciones de vida. La Coordinadora Estatal de Productores de Café del Estado de Oaxaca, CEPCO, se encargará del proyecto. Es una organización social de gran reputación que cuenta con más de 30 años de experiencia trabajando con los caficultores de la región. La iniciativa conjunta de Livelihoods y CEPCO permitirá restaurar y preservar un total de 6.500 hectáreas de tierra y generar más de 1 millón de tCO2 durante toda la duración del proyecto.

En Oaxaca, las familias indígenas dependen del café para vivir

El café es un sector económico estratégico en México, que emplea a medio millón de productores en un total de 700.000 hectáreas. El 95% de ellos son pequeños propietarios que poseen menos de 3 hectáreas de tierra. Con cerca de 140.000 hectáreas de plantaciones, Oaxaca es el cuarto estado productor de café en México.

Estado de montañas situado en el sur de México, Oaxaca es conocido por sus ecosistemas naturales con mayor biodiversidad. El paisaje incluye bosque nuboso, bosque tropical seco, pero también pinos y robles, por nombrar sólo algunos. Hogar de 4 millones de personas, Oaxaca también es conocida por sus comunidades indígenas, que llevan siglos viviendo en las sierras del estado. Oaxaca cuenta con un 67% de población de origen indígena y 16 grupos étnicos nativos.

Oaxaca map - graphic

Estas comunidades, de gran riqueza cultural y con fuertes tradiciones, han construido una conexión estrecha con los bosques locales y los ecosistemas naturales a lo largo de los años. En 2013, el 67% de las tierras del estado se consideraban bosques, de los cuales el 80% eran propiedad de estas comunidades locales. Dentro de estos ecosistemas naturales, a lo largo del « cinturón cafetero » del estado, que se extiende por las dos cordilleras del norte y del sur de México, las familias indígenas han cultivado tradicionalmente café agroforestal de sombra.

Cultivados en condiciones naturales en el bosque, los cafetales de sombra son sistemas agroforestales que ayudan a preservar los ecosistemas forestales. Contribuyen, por ejemplo, a la conservación del suelo: las plantaciones de café pueden evitar la erosión del suelo gracias a su dosel y a las raíces de los árboles. De esta manera, capturan y retienen el agua y los nutrientes de los suelos de las laderas. También ayudan a regular la sedimentación de los ríos y a prevenir los desprendimientos e inundaciones que afectan a las tierras más abajo. Los cafetales también pueden contribuir a luchar contra el cambio climático ya que secuestran el carbono en sus raíces y en sus troncos.

Parcelles de café dans un écosystème riche en biodiversité, les chaînes de montagnes de Oaxaca

Heredadas a través de generaciones en ejidos y comunidades, la mayoría de los caficultores de Oaxaca poseen tierras de pequeño tamaño, de menos de 3 hectáreas de café, así como unas 2 hectáreas de tierra donde cultivan maíz y frijoles. Sin embargo, la mayoría de las familias dependen en gran medida del café para su sustento. Según la tradición, todos los miembros de la familia (5 en promedio) participan en la producción de café: los hombres se centran en las actividades de siembra, poda y desbroce, mientras que las mujeres se dedican más a la cosecha y la postcosecha. En Oaxaca, más de 7.000 hectáreas de plantaciones de café reciben el apoyo de la cooperativa CEPCO, quien es el socio local de Livelihoods en el proyecto.

Los agricultores heredan las parcelas de café de sus padres.
Las familias rurales de Oaxaca se componen de unos 5 miembros en promedio, y dependen principalmente del café para su sustento.

Hemileia vastatrix arrasa las parcelas de café en los años 2010

Dado que los ingresos de las familias dependen mucho del café para subsistir, las comunidades rurales de Oaxaca fueron aún más vulnerables a la crisis económica que afectó al mercado en la década del 1990. En aquel entonces, la entrada extremadamente agresiva de Vietnam en el mercado del café, junto con la enorme expansión del cultivo en Brasil, contribuyeron a la caída de los precios a mediados de los años noventa. En apenas una década, los precios del café estaban por debajo de los costes de producción.

Esto empujó al gobierno mexicano a desplegar programas intensivos en el campo, que promovieron paquetes subvencionados de fertilizantes sintéticos para aumentar la productividad del café. Muchos pequeños propietarios cambiaron parcial o totalmente a modelos de monocultivo intensivo menos diversificados y con menos sombra. Es decir, el café ya no se cultivaba en sus condiciones naturales. Pero estos modelos que ayudaron a aumentar la productividad pronto mostraron sus límites. Los programas no financiaban la replantación de los árboles envejecidos (de 30 años o más), exponiendo así a los cafetos a producir gradualmente menos, a perder su capacidad de recuperar suelos y a estar más expuestos a las enfermedades y al cambio climático.

Unos años más tarde, en la década del 2010, el brote de la roya del café devastó las parcelas. Llegada desde Centroamérica y extendida por todo el continente en el norte, Hemileia vastatrix es una enfermedad que atacó primero las hojas del café. La roya fue matando y contaminando poco a poco el resto de la plantación, con lo que se redujo el número de cerezas de café. Una vez que el árbol enferma, la única manera de salvarlo sería aplicar fungicidas químicos duros, lo que no era una opción para los productores orgánicos de café en Oaxaca.

La roya del café, Hemileia vastatrix

La mayoría de las fincas cafeteras estaban devastadas por el envejecimiento de los cafetos, la falta de sombra y la escasa fertilidad del suelo. Entre otros, los años de pleno sol y el monocultivo, contribuyeron a fragilizar las parcelas. De hecho, la enfermedad atacó especialmente a los árboles que no estaban en su ecosistema natural y en un suelo no forestal y no húmedo.

Como consecuencia directa, Oaxaca perdió más del 50% de los volúmenes y el 25% de las superficies de café en pocos años. Los pequeños propietarios se vieron obligados a reconvertirse a cultivos menos productivos, como el maíz, o a la ganadería extensiva, menos adaptada a las condiciones naturales locales, lo que generó nuevos problemas de erosión del suelo y de conservación del agua.

Un modelo agroforestal para devolver el café a su ecosistema natural

Con las manos en la tierra y la participación directa de 3.000 familias indígenas, Livelihoods lanza un nuevo proyecto en Oaxaca para restaurar parcelas de café frágiles. El proyecto pretende devolver las parcelas de café a sus condiciones naturales para hacerlas más resilientes. En general, el objetivo es aumentar la cantidad de cafetales bajo sombra, restaurar las tierras degradadas y plantar árboles frutales diversificar los ingresos de los agricultores. Las actividades del proyecto ayudarán a restaurar un total de 6.500 hectáreas de tierra en 20 años.

En primer lugar, el proyecto ayudará a financiar la plantación de nuevos cafetos en más de 2.000 hectáreas, aumentando la cantidad de árboles de sombra para ayudar los cafetos a crecer en su ecosistema natural e incrementar su productividad. Los nuevos cafetos se manejarán como arbustos para que alcancen una altura máxima de 2 metros, mientras que los árboles de sombra alcanzarán una media de 12 metros de altura, para aportarles la sombra que necesitan. Además, el proyecto promoverá la nutrición del suelo como columna vertebral de la salud de los árboles: cada finca preparará su propio compost con pulpa de café, residuos vegetales y estiércol de ganado que se aplicará en los viveros y las parcelas.

validation de campo

Parcela de café que formará parte del proyecto Livelihoods-CEPCO.

El proyecto también contribuirá a aumentar la densidad de árboles de sombra en 3.300 ha de parcelas de café existentes, centrándose en las parcelas más expuestas al sol. Los agricultores que participen en esta actividad recibirán gratuitamente plántulas para plantar 50 árboles por hectárea y se centrarán en las parcelas más vulnerables. Además de sus parcelas de café, muchos agricultores de la zona del proyecto poseen tierras muy degradadas que han abandonado o que cultivan ocasionalmente para obtener cosechas a corto plazo. Los agricultores se beneficiarán de un apoyo directo en forma de plántulas, asistencia técnica y financiera para ayudarles a cubrir los costes de mano de obra y restaurar estas tierras degradadas por el bosque en más de 1.000 hectáreas. Se plantarán especies arbóreas adaptadas en función de la altitud de las explotaciones: en las más altas, una mezcla de especies de pino maderero, mientras que, en las más bajas, varias especies autóctonas de roble y Cedrela odorata (cedro, un árbol caducifolio de copa redondeada con follaje denso, que puede alcanzar 30 metros de altura) están más adaptadas. Como ayudarán a recrear la biomasa y a mantener la salud del suelo, estas especies no se cosecharán durante toda la duración del proyecto para maximizar su impacto.

Por último, el proyecto apoyará la diversificación de los sistemas de producción para proporcionar nuevas fuentes de ingresos. Implementará un sistema de cultivo intercalado que asocia el sistema tradicional mexicano conocido como « Milpa » (maíz, frijoles y legumbres) con árboles frutales, para ayudar a los agricultores a depender menos del café. También promoverá sistemas agroforestales de cacao con grupos de mujeres en las zonas de menor altitud que son aptas para este cultivo. Estas parcelas diversificadas se probarán en una superficie de 100 hectáreas, antes de considerar su ampliación.

Un socio local de confianza para incorporar a los agricultores, las mujeres y los jóvenes

Las actividades del proyecto serán ejecutadas por la cooperativa local, CEPCO. Creada en 1989 para reunir y dar servicios a los pequeños productores de café, CEPCO (Coordinadora Estatal de Productores de Café del Estado de Oaxaca) federa un total de 45 cooperativas fuertemente arraigadas en la región. Ha construido una sólida organización administrativa, comercial y financiera, cercana a las necesidades de los agricultores. Durante los últimos 32 años, CEPCO ha conseguido integrar a los agricultores en un mercado de alta calidad y nicho. Con una producción anual de 1.000 toneladas de café, exportadas principalmente en Estados Unidos y Europa, CEPCO apoya a 3.300 familias de agricultores, entre ellas 1.000 mujeres. Hasta la fecha, ha certificado 7.600 hectáreas de producción sostenible de café orgánico.

Cuando la crisis de la roya del café afectó a la región en la década de 2010, la cooperativa puso en marcha un ambicioso plan de restauración de las tierras, gracias a soluciones diversificadas (certificación orgánica, nutrición del suelo, diversificación de la producción ) sobre las que el proyecto se basará para alcanzar una escala más amplia. Además, el proyecto aprovechará el mecanismo financiero de CEPCO, denominado FINDECA, para ayudar a los agricultores a financiar las actividades de plantación. La plantación con nuevos árboles de una hectárea de café de sombra o de bosque maderero cuesta hasta 1.300 euros, una inversión que la mayoría de los pequeños propietarios no pueden permitirse. A través de FINDECA, los agricultores tendrán acceso a préstamos a largo plazo, de hasta 7 años, con tipos de interés atractivos (un10%) para reducir estos costes a más de la mitad (600€ por hectárea).

Las actividades del proyecto también se dirigirán especialmente a las mujeres y a los jóvenes. Ayudará a identificar las necesidades de las mujeres y a definir un plan de acción para apoyar la puesta en marcha de sus propias iniciativas. Al menos 500 mujeres se beneficiarán de subvenciones específicas y participarán en los proyectos piloto de diversificación en torno al cacao y los árboles frutales. Livelihoods y CEPCO también hablaran con las familias para encontrar soluciones y preparar mejor el futuro de los hijos de los agricultores. Los jóvenes agricultores se embarcarán y participarán en la puesta en marcha de las actividades del proyecto. Livelihoods aprovechará la sólida red de cooperativas de CEPCO, que está bien anclada en las comunidades locales. Desde hace más de 30 años, ha construido una relación de confianza con ellas, que será esencial para contribuir al éxito del proyecto.

En un contexto en el que la relación directa entre el cambio climático, la biodiversidad y los medios de vida es indiscutible, he aquí la prueba viviente de que existen soluciones para recuperar ecosistemas más resistentes. Adaptadas a sus realidades locales, existen muchas más soluciones en todo el mundo, para acoplar la restauración de los recursos naturales con ingresos sostenibles. Esto implica probar los modelos agroforestales sobre el terreno, centrándose en la experiencia y los conocimientos de los socios locales, e implicar directamente a aquellos cuyo sustento depende de estos recursos naturales: las comunidades rurales y agrícolas. A continuación, más historias vivas.

Una agricultora planta nuevos cafetos en la zona del proyecto.

Los agricultores y los equipos de CEPCO preparan las plantas de café, octubre de 2021.

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RÉPARER LA TERRE: Livelihoods écrit un nouveau chapitre avec des producteurs de café au Mexique https://livelihoods.eu/fr/restoring-the-earth-livelihoods-writes-a-new-chapter-with-coffee-farmers-in-mexico/ Tue, 14 Dec 2021 15:00:21 +0000 https://livelihoods.eu/?p=15938 Il y a un an, Livelihoods publiait « Ces Mains qui Réparent la Terre » un livre qui retrace l’incroyable histoire d’agriculteurs qui restaurent la terre, dans toutes les régions du monde. Aujourd’hui, Livelihoods écrit un nouveau chapitre avec des petits producteurs de café dans l’État de Oaxaca, au Mexique, qui ont été confrontés dans les années 2010 à une maladie qui a ravagé leurs parcelles. Voici une histoire universelle qui consiste à remettre sur pied un écosystème naturel fragile. Qu’est-ce qui rend un système agroforestier plus résilient qu’un autre ? Comment les exploitations agricoles peuvent-elles devenir plus robustes dans le contexte du changement climatique ?

Livelihoods lance un projet sur 20 ans pour restaurer l’écosystème montagneux fragile de Oaxaca, tout en aidant plus de 3 000 petits exploitants à améliorer leurs revenus. Il sera mis en œuvre par la coopérative locale CEPCO, une organisation sociale de grande réputation, qui compte plus de 30 ans d’expérience avec les producteurs de café dans la région. L’initiative Livelihoods-CEPCO permettra de restaurer et de préserver au total 6 500 hectares, ainsi que de générer plus d’un million de tonnes de CO2 sur toute sa durée.

À Oaxaca, les familles indigènes reposent sur le café pour subvenir à leurs besoins

Le café est un secteur économique stratégique au Mexique, qui emploie un demi-million de producteurs sur 700 000 hectares. 95% d’entre eux sont des petits exploitants qui possèdent moins de 3 hectares de terre. Avec près de 140 000 hectares de plantations, Oaxaca est le quatrième État producteur de café.

Etat montagneux situé au sud du Mexique, Oaxaca est connu pour ses écosystèmes naturels riches en biodiversité. Ce paysage est composé de forêts de nuages (forêt humide que l’on retrouve en milieu tropicale entre 1 000 et 3 000 mètres d’altitude), de forêts tropicales sèches, mais aussi de pins et de chênes, pour ne citer que quelques espèces. Avec plus de 4 millions d’habitants, Oaxaca est également connu pour ses communautés indigènes, qui vivent dans les chaînes de montagnes de l’État depuis des siècles. Avec pas moins de 16 groupes ethniques, 67% de la population de Oaxaca est d’origine indigène.

Oaxaca map - graphic

Culturellement riches et avec de fortes traditions, ces communautés ont tissé au fil des ans un lien étroit avec la forêt locale et leurs écosystèmes naturels. En 2013, 67% des terres de l’État étaient considérées comme des forêts, dont 80 % appartenaient aux communautés. Au sein de ces écosystèmes naturels, le long de la « ceinture de café » de Oaxaca, qui s’étend sur les deux chaînes de montagnes du nord et du sud du Mexique, les familles indigènes cultivent traditionnellement du café agroforestier ombragé.

Cultivées en conditions naturelles dans la forêt, les plantations de café d’ombre sont des systèmes agroforestiers qui contribuent à la préservation des écosystèmes forestiers. Elles contribuent par exemple à la conservation des sols : les plantations peuvent empêcher l’érosion des sols grâce à leur canopée et aux racines des arbres. Elles captent et retiennent l’eau et les nutriments des sols des collines. Elles aident également à réguler l’envasement des rivières et à prévenir les glissements de terrain et les inondations qui affectent les terres situées plus bas. Les plantations de café peuvent également contribuer à atténuer le changement climatique en séquestrant du carbone dans leurs racines et leurs troncs.

Parcelles de café dans un écosystème riche en biodiversité, les chaînes de montagnes de Oaxaca

Au Mexique, le régime foncier comprend les terres appartenant à la société, comme les ejidos (propriété collective attribuée à un groupe de paysans pour cultiver la terre) et les terres communales. Dans les deux cas, une quantité spécifique de terre est attribuée aux familles pour la production, le bois de chauffage et le logement. Cette portion de terre passe ensuite de génération en génération. Hérités de leurs parents, la plupart des petits producteurs de café de Oaxaca possède de petites terres de moins de 3 hectares de café, ainsi qu’environ 2 hectares de terres où ils cultivent du maïs et des haricots.

Mais la plupart des familles sont fortement dépendantes du café pour assurer leur subsistance. Comme le veut la tradition, tous les membres de la famille (5 en moyenne) participent à la production de café : les hommes se concentrent sur les activités de plantation, de coupe et de désherbage, tandis que les femmes se consacrent davantage à la récolte et à l’après-récolte. À Oaxaca, plus de 7 000 hectares de plantations de café sont soutenus par la coopérative CEPCO, qui est le partenaire local de Livelihoods dans le projet.

Les agriculteurs héritent des parcelles de café de leurs parents.
Les familles rurales de Oaxaca sont composées de 5 membres en moyenne, et leurs moyens de subsistance dépendent principalement du café.

Hemileia vastatrix ravage les parcelles de café dans les années 2010

Le revenu familial dépendant fortement du café pour survivre, les communautés rurales de l’Etat de Oaxaca ont été fragilisées par la crise économique qui a frappé le marché dans les années 1990. À l’époque, l’entrée agressive du Vietnam sur le marché du café, combinée à l’expansion considérable de la culture au Brésil, sont les deux principales raisons invoquées qui expliquent la chute des prix au milieu des années 1990. En l’espace d’une décennie, le prix du café était inférieur aux coûts de production.

Cela a poussé le gouvernement mexicain à déployer des programmes intensifs sur le terrain, qui soutenaient l’utilisation d’engrais chimiques pour augmenter la productivité. De nombreux petits exploitants se sont tournés partiellement ou totalement vers des modèles de monoculture intensive moins diversifiés et moins ombragés. En d’autres termes, le café n’était plus cultivé dans ses conditions naturelles. Mais ces modèles, qui ont permis d’augmenter la productivité, ont rapidement montré leurs limites. À l’époque, ces programmes ne finançaient pas la replantation des arbres vieillissants (âgés de 30 ans ou plus). Les caféiers produisent ainsi toujours moins et voient leur fertilité décliner, les exposant aux maladies et au effets du changement climatique.

A few years later, in the 2010s, the outbreak of the coffee leaf rust, Quelques années plus tard, dans les années 2010, la rouille des feuilles du caféier, a dévasté les parcelles. Provenant d’Amérique centrale et se propageant largement sur la partie nord du continent, Hemileia vastatrix est une maladie qui a d’abord attaqué les feuilles de café. La rouille a lentement tué et contaminé le reste de la plantation, ce qui a entraîné une réduction du nombre de cerises de café. Une fois l’arbre malade, la seule façon de le sauver serait d’appliquer des fongicides chimiques, ce qui n’était pas une option pour les producteurs de café biologique de l’Oaxaca.

La rouille des feuilles du caféier, Hemileia vastatrix

La plupart des exploitations de café ont été dévastées en raison du grand âge des arbres, du manque d’ombre et de la faible fertilité du sol. Entre autres causes, des années de monoculture en plein soleil, ont contribué à fragiliser les parcelles. En effet, la maladie a particulièrement attaqué les arbres qui ne se trouvaient pas dans leur écosystème naturel, sur un sol non forestier et donc non humide.

L’Etat de Oaxaca a ainsi perdu plus de 50% de volumes de production et 25% de surfaces de café en quelques années seulement. Les petits exploitants ont été contraints de se convertir à des cultures moins productives, comme le maïs, ou l’élevage extensif, moins adaptés aux conditions locales, ce qui a généré de nouveaux problèmes d’érosion des sols et de conservation de l’eau.

Un modèle agroforestier pour replacer le café dans son écosystème naturel

Les mains dans la terre et avec l’implication directe de 3 000 familles indigènes, Livelihoods lance un nouveau projet à Oaxaca pour restaurer des parcelles de café dégradées. Le projet vise à replacer les parcelles de café dans leurs conditions naturelles pour les rendre plus résilientes. Globalement, l’objectif est d’augmenter la quantité d’arbres cultivés à l’ombre, de restaurer les terres dégradées et de planter des arbres fruitiers pour diversifier les revenus des agriculteurs. Les activités du projet permettront de restaurer 6 500 hectares de terres sur 20 ans.

Tout d’abord, le projet contribuera à financer la plantation de nouveaux caféiers sur plus de 2 000 hectares en intégrant des arbres d’ombrage qui aideront à recréer un écosystème naturel pour les plantations et améliorer leur productivité. Les nouveaux caféiers seront gérés comme des buissons pour atteindre une hauteur maximale de 2 mètres, tandis que les arbres d’ombrage remplaceront les caféiers et atteindront 12 mètres en moyenne, pour leur apporter l’ombre nécessaire. Améliorer la santé du sol est une composante importante du projet pour assurer la croissance des arbres : chaque exploitation préparera son propre compost à partir de la pulpe de café, des résidus végétaux et du fumier de bovins, qui sera appliqué aussi bien dans les pépinières que dans les parcelles.

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Parcelle de café qui fera partie du projet Livelihoods-CEPCO.

Le projet permettra également d’augmenter la densité des arbres d’ombrage sur 3 300 hectares de parcelles de café existantes, en ciblant celles qui ont été le plus exposées au soleil. Les agriculteurs impliqués dans cette activité recevront gratuitement des plants pour planter 50 arbres par hectare en ciblant les parcelles les plus vulnérables. En plus de leurs parcelles de café, de nombreux agriculteurs de la zone du projet possèdent des terres fortement dégradées qu’ils ont soit abandonnées, soit cultivées ponctuellement. Les agriculteurs bénéficieront d’un soutien direct sous forme de plants, d’une assistance technique et financière pour les aider à couvrir les coûts de main-d’œuvre et à restaurer ces terres sur plus de 1 000 hectares. Le projet va financer la plantation d’espèces d’arbres adaptées en fonction de l’altitude des exploitations : dans les hauteurs, un mélange d’espèces de pins sylvestres, tandis qu’en basse altitude, diverses espèces indigènes de chênes et Cedrela odorata (Acajou amer, arbre imposant des forêts tropicales humides, sèches et des plaines tropicales qui peut atteindre jusqu’à 30 mètres) sont plus adaptées. Comme elles contribueront à recréer de la biomasse et à maintenir la santé des sols, ces espèces ne seront pas récoltées pendant toute la durée du projet afin de maximiser leur impact.

Enfin, le projet soutiendra la diversification des exploitations agricoles pour créer de nouvelles sources de revenus aux agriculteurs. Il mettra en place un système de cultures intercalaires associant le système traditionnel mexicain connu sous le nom « Milpa » (maïs, haricots et légumineuses) à des arbres fruitiers, pour aider les agriculteurs à être moins dépendants du café. Il encouragera également les systèmes agroforestiers à base de cacao avec des groupes de femmes dans les zones en basse altitude. Ces parcelles diversifiées seront testées sur une superficie de 100 hectares, avant d’envisager un passage à plus grande échelle.

Un partenaire local privilégié pour embarquer les agriculteurs, les femmes et les jeunes

Le projet sera mis en œuvre par la coopérative locale, CEPCO. Créée en 1989 pour rassembler et mieux soutenir les petits producteurs de café, CEPCO fédère un réseau de 45 coopératives fortement ancrées dans la région. Elle a construit une organisation administrative, commerciale et financière solide, pour répondre au mieux aux besoins des agriculteurs. Depuis 32 ans, CEPCO a réussi à intégrer les agriculteurs dans un marché de niche et de haute qualité. Avec une production annuelle de 1 000 tonnes de café, exportées principalement aux Etats-Unis et en Europe, CEPCO soutient 3 300 familles d’agriculteurs, dont 1 000 femmes. À ce jour, la coopérative a réussi à certifier 600 hectares de production durable de café biologique.

Lorsque la crise de la rouille du café a frappé la région dans les années 2010, la coopérative a lancé un plan ambitieux de restauration des terres, en intégrant différentes solutions (certification biologique, nutrition des sols, diversification des exploitations) sur lesquelles le projet s’appuiera pour atteindre une plus grande échelle. Le projet impliquera aussi l’entité financière de CEPCO, FINDECA, pour aider les agriculteurs à financer les activités de replantation. En moyenne, la mise en place d’un hectare de forêt ombragée de café ou de bois coûte jusqu’à 1 300€, un investissement que la plupart des petits exploitants ne peuvent se permettre. Grâce à FINDECA, les agriculteurs auront accès à des prêts à long terme, d’une durée maximale de 7 ans, avec des taux d’intérêt attractifs (environ 10%) pour réduire ces coûts de plus de la moitié (600€ par hectare).

Les activités du projet s’adresseront aussi particulièrement aux femmes et aux jeunes. Il permettra d’identifier les besoins des femmes et de définir un plan d’action pour les aider à lancer leurs propres initiatives. Au moins 500 femmes bénéficieront de subventions dédiées et seront impliquées dans les pilotes de diversification avec l’intégration de plants de cacao et d’arbres fruitiers. Livelihoods et CEPCO discuteront également avec les familles d’agriculteurs des solutions pour mieux préparer l’avenir de leurs enfants. Les jeunes agriculteurs seront directement impliqués dans la mise en place des activités du projet, qui demande beaucoup de main d’œuvre. Livelihoods s’appuiera sur le solide réseau de coopératives de CEPCO, qui sont bien ancrées dans les communautés locales. Depuis plus de 30 ans, CEPCO a réussi à construire une relation de confiance avec elles, qui sera essentielle pour contribuer au succès du projet.

Dans un contexte où le lien direct entre changement climatique, biodiversité et moyens de subsistance est indiscutable, voici la preuve vivante que des solutions existent pour reconstruire des écosystèmes fragiles. Adaptées à leurs réalités locales, de nombreuses autres solutions existent à travers le monde, pour coupler restauration des ressources naturelles et revenus durables. Cela implique de tester les modèles agroforestiers sur le terrain, de se concentrer sur l’expérience et les connaissances des partenaires locaux, et d’impliquer directement ceux dont les moyens de subsistance dépendent de ces ressources naturelles : les communautés rurales et agricoles. D’autres histoires vont suivre.

Une agricultrice plante de nouveaux plants de café dans la zone du projet.

Les agriculteurs et les équipes du CEPCO préparent les plants de café, octobre 2021.

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COP26 : plus que jamais, la priorité est à l’action https://livelihoods.eu/fr/launch-of-a-new-livelihoods-carbon-fund-2-2/ Thu, 11 Nov 2021 09:31:03 +0000 https://livelihoods.eu/?p=15824 RÉUNISSANT 15 INVESTISSEURS ENGAGÉS SUR 24 ANS, LE TROISIÈME FONDS CARBONE LIVELIHOODS EST MAINTENANT OPÉRATIONNEL

Le 3ème Fonds Carbone Livelihoods (LCF3) qui vise à soutenir les communautés rurales dans leurs efforts pour préserver ou restaurer leurs écosystèmes naturels et améliorer leurs moyens de subsistance via des pratiques agricoles durables, est maintenant 100% opérationnel. Dans un marché carbone international en plein essor, Livelihoods confirme son positionnement unique : relier les communautés et la planète, les entreprises et les ONG, les investissements dans des solutions fondées sur la nature et la création de valeur sociale.

Alors que des négociations complexes sont en cours à la COP26 pour accélérer la réduction des émissions carbone, renforcer la résilience climatique et augmenter les investissements pour la nature, Livelihoods mise sur l’action, maintenant. Avec plus de 10 ans d’expérience dans la création de partenariats privés et publics agissant sur le terrain pour coupler restauration de la nature et impact social, Livelihoods mène son modèle d’investissement à l’échelle. Au total, 15 entreprises et investisseurs financiers s’associent à ce 3ème Fonds Carbone Livelihoods et s’engagent sur le long terme, 24 ans : Groupe Bel, Chanel, Danone, DEG, Eurofins, Global Environmental Facility, Hermès, Groupe l’Occitane, Mars, Mauritius Commercial Bank, McCain Foods, Orange, SAP, Schneider Electric et Voyageurs du Monde. Pleinement opérationnel, le fonds est maintenant à la recherche de partenaires terrain dans diverses régions du monde, afin d’accélérer les solutions fondées sur la nature.

Avec un premier closing de 150 millions d’euros (et au-delà dans les closings à venir), LCF3 vise à améliorer la vie de 2 millions de personnes tout en fournissant jusqu’à 30 millions de crédits carbone sur toute la durée du fonds.

Le modèle Livelihoods : s’adresser simultanément aux enjeux du climat, de la préservation de la biodiversité et de l’impact social

Livelihoods est né du constat que la lutte pour la préservation des ressources naturelles est indissociable de celle pour la dignité des hommes et des femmes qui entretiennent la terre et qui en vivent. Depuis sa création en 2011, la mission de Livelihoods est guidée par deux principes fondateurs : rien ne peut réussir sans une implication directe des communautés intéressées. Par ailleurs, aucun acteur ne peut réaliser à lui seul une transformation durable. Les principes d’action de Livelihoods ont été définis dans la Charte Livelihoods en 2009, lorsque plusieurs entreprises européennes ont décidé d’unir leurs forces et de partager les risques d’investissement.

Livelihoods investit dans des projets à grande échelle pour restaurer des écosystèmes naturels, promouvoir des pratiques agricoles et l’accès à une énergie rurale durables. La restauration de 10 000 hectares de mangroves au Sénégal est un exemple emblématique. Ce projet s’est appuyé sur une mobilisation sociale exceptionnelle pour restaurer un écosystème riche en biodiversité et fournir aux communautés rurales de nouvelles sources de revenus (poissons, crustacés…).

Depuis 2008, aux côtés d’ONG partenaires, Livelihoods a mis en place des projets d’agroforesterie et de restauration des écosystèmes à grande échelle au Kenya, au Rwanda, en Inde ou au Guatemala, pour n’en citer que quelques-uns. À ce jour, plus de 1,5 million de personnes bénéficient des impacts positifs générés par les projets des Fonds Livelihoods et plus de 130 millions d’arbres ont été plantés, notamment des mangroves et des arbres agroforestiers.

Un modèle unique fondé sur l’engagement à long terme des investisseurs de Livelihoods

Le modèle Livelihoods repose sur le soutien à long terme de ses investisseurs, leur confiance mutuelle et le partage des risques d’investissement. Ce sont pour la plupart des entreprises engagées dans la réduction de leurs émissions de carbone, à travers la transformation de l’ensemble de leur chaîne de valeur. De la consommation d’énergie à la fabrication des produits et services ou encore la réorganisation des flux logistiques par exemple. En complément de leur stratégie de réduction, ces entreprises ont décidé de neutraliser l’impact de leurs émissions résiduelles sur la planète.

Pour y parvenir, elles ont fait un choix : contrairement aux autres acteurs du marché carbone volontaire, elles ne se contentent pas d’acheter des crédits carbone. Elles investissent en fonds propres dans le Fonds Carbone Livelihoods qui soutient des projets à impact social et économique au service des communautés locales. Ainsi, les investisseurs impliqués s’engagent volontairement sur 20 ans, pour accomplir une transformation durable. Au-delà du financement, ils apportent une vision, une stabilité et participent activement à toutes les décisions stratégiques du fonds. Ces entreprises partenaires de Livelihoods reçoivent des crédits carbone en retour et proportionnellement à leur investissement, qu’elles utilisent pour compenser une partie de leurs émissions de CO2.

Les projets carbone Livelihoods sont mesurés et audités par des organisations indépendantes afin de fournir aux investisseurs partenaires des crédits carbone qui répondent aux normes internationales les plus élevées (principalement Gold Standard & VERRA). Les crédits émis par Livelihoods proviennent du calcul des émissions carbone déjà séquestrées ou réduites. Il ne s’agit pas d’estimations futures de séquestration ou de réduction de carbone. Au-delà du carbone, les impacts sociaux, économiques et environnementaux des projets Livelihoods sont mesurés selon les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies.

Travailler étroitement avec les organisations locales pour mener un changement systémique

Cette approche à long terme fondée sur une confiance mutuelle s’applique également à la relation avec les partenaires de développement des projets Livelihoods. La grande majorité sont des ONG locales engagées auprès des populations et leurs écosystèmes naturels. Ensemble, une relation de complémentarité se construit sur des valeurs et des objectifs communs. Les développeurs de projet apportent leurs compétences locales tandis que Livelihoods met à disposition un financement, un soutien au développement durable et une expertise dans divers domaines tels que l’agronomie, la structuration de projet et le calcul de l’impact carbone.

Cette combinaison d’expertises est renforcée par la capacité de l’équipe d’experts de Livelihoods à structurer des projets sur mesure pour un changement positif en profondeur à l’échelle locale. Les communautés locales partenaires bénéficient d’assistance en agronomie, de formation et de soutien pour lancer le projet. Elles bénéficient ensuite des écosystèmes et de leurs terres agricoles restaurées, tandis que les projets fournissent aux investisseurs de Livelihoods des crédits carbone de qualité.

Ces investissements ont un double objectif : contribuer à la lutte contre le changement climatique en stockant de grandes quantités de carbone dans les arbres et les sols tout en aidant les communautés rurales à améliorer durablement leur niveau de vie. Les fruits des projets Livelihoods appartiennent aux communautés locales. Elles conservent les produits de leurs forêts, de leurs exploitations agricoles et leurs productions pour augmenter leur sécurité alimentaire et améliorer leurs revenus.

Livelihoods mise sur le financement mixte (blended finance) pour accélérer les solutions fondées sur la nature

Les entreprises privées s’engagent de plus en plus dans l’action climatique et ont un rôle central à jouer en matière de développement durable. Elles transforment leurs modèles économiques et prennent des engagements forts pour atteindre la neutralité carbone. Dans la continuité de LCF1 (2011, 45 millions d’euros) et LCF2 (2017, 65 millions d’euros), LCF3 investira dans des projets de restauration d’écosystèmes naturels à grande échelle, d’agroforesterie et d’énergie rurale dans les pays en développement. Ce qui est nouveau, c’est que le LCF3 s’appuie sur un modèle d’investissement innovant, dans lequel des entreprises, des investisseurs financiers et des institutions unissent leurs forces pour investir dans des projets de compensation carbone à long terme, générant des bénéfices importants pour les communautés locales. LCF3 offre une occasion unique d’étendre un modèle d’investissement qui a fait ses preuves, positionné comme une coalition entre des investisseurs privés désireux d’accéder à des crédits carbone certifiés pour neutraliser leur empreinte carbone incompressible.

Les investisseurs financiers commencent également à jouer un rôle clé. Outre l’engagement des entreprises, l’adhésion des investisseurs financiers contribuera à accélérer le mouvement. Au premier plan, les investisseurs à impact social (institutions financières, fonds publics, institutions de financement du développement ou toute autre entité financière privée ou publique) investissent avec l’intention de générer des avantages sociaux et environnementaux en plus d’un rendement financier.

« Notre modèle repose sur la forte implication des communautés qui bénéficient des investissements de Livelihoods dans la restauration des écosystèmes naturels, l’agroforesterie, l’agriculture régénérative et l’énergie durable. Nous n’investissons que lorsque nous sommes convaincus que le projet sera mené à bien sur le long terme par des communautés locales très impliquées et des partenaires qui ont démontré leur capacité à mettre en œuvre ce type de projets avec succès. Nous avons lancé un premier Fonds Carbone en 2011, pour soutenir les entreprises dans leur démarche de neutralité carbone, tout en préservant les écosystèmes naturels et les communautés les plus vulnérables. Aujourd’hui, ce modèle est suffisamment mature pour passer à échelle. » Bernard Giraud, Président et Co-fondateur des Fonds Livelihoods.

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UN APPEL À LA COP26 : La prise de position de Livelihoods sur l’action climat https://livelihoods.eu/fr/un-appel-a-la-cop26-la-prise-de-position-de-livelihoods-sur-laction-climat/ Thu, 21 Oct 2021 10:23:13 +0000 https://livelihoods.eu/?p=15802 La croissance rapide des marchés carbone et l’explosion de la demande internationale pour la compensation créent des opportunités pour accélérer les changements dont notre planète a besoin d’urgence pour faire face aux enjeux liés au réchauffement climatique. Mais cette demande génère également un certain nombre de risques, notamment si la finance carbone devient une finalité et non un moyen de générer un impact positif sur les populations et le climat. Pour anticiper et atténuer le risque d’une bulle sur le marché carbone, la COP26 devra prendre des décisions claires pour mieux réglementer et favoriser des investissements de qualité, clarifier les règles pour les investisseurs et les gouvernements, améliorer la transparence du marché. Les Fonds Livelihoods partagent leur point de vue fondé sur plus de 10 ans d’expérience terrain.

La demande pour la compensation carbone monte en flèche

Le diagnostic est assez clair. La trajectoire pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C inscrite dans l’Accord de Paris nécessitera un effort de réduction massif (23GtCO2 en moins sur une base annuelle d’ici à 2030, soit une réduction de 57% des émissions par rapport à 2020) et un nombre croissant d’émissions négatives pour atteindre la neutralité carbone au niveau mondial d’ici à 2050. C’est uniquement à ce prix que le monde pourra se donner une chance d’un avenir désirable. Comme le précise l’accord de Paris, si réduire les émissions carbone est essentiel, cela ne suffit pas. Il nous faudra éliminer massivement les émissions. Une part équitable de cette démarche proviendra de la plantation d’arbres et de l’agriculture durable sous la forme de crédits carbone volontaires. Selon le TSVCM0F[1], la demande mondiale de compensation carbone volontaire pourrait être multipliée par 15 d’ici à 2030 et continuer à croître fortement par la suite.

Dans presque toutes les régions du monde, des États, des villes, des investisseurs, des entités privées et publiques font des déclarations audacieuses sur leurs ambitions de réduction et de compensation. D’après les données publiques, plus de 1 500 entreprises ont pris des engagements en matière de changement climatique ces dernières années, certaines d’entre elles visant à compenser la totalité de leur empreinte carbone dans les prochaines années. Plus de 100 pays sont devenus tout aussi ambitieux et se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 ou 2060. Certains secteurs, comme les compagnies aériennes, commencent aussi progressivement à s’engager dans la voie de la compensation. Voici l’ampleur de la demande mondiale.

La réduction des émissions au sein des chaînes de valeur est une priorité absolue, mais la compensation carbone peut contribuer à l’action climat

Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, un effort de taille doit être fourni par toutes les parties prenantes, des gouvernements au secteur privé mais aussi de la société civile. La priorité est d’accélérer et de réussir une transformation efficace, dans le cadre des responsabilités de chaque acteur. Les entreprises doivent se concentrer sur leurs propres chaînes de valeur. Il s’agit généralement d’un processus complexe qui ne peut être mis en œuvre immédiatement. La compensation carbone est une démarche utile et complémentaire pour compenser les émissions qui ne peuvent encore être réduites.

Les investissements seront nécessaires pour répondre à la demande du marché. Heureusement, grâce aux liquidités mondiales et à l’intérêt croissant pour les crédits carbone issus des Solutions dites « fondées sur la Nature1F[2]« , les engagements d’investissement des acteurs publics et privés sont en pleine croissance. Des milliers de milliards de dollars américains sont engagés pour contribuer à la transition climatique. Une grande partie de ces engagements sera orientée vers les démarches de réduction les plus nécessaires, mais plusieurs centaines de millions de dollars ont été annoncés ou confirmés pour soutenir des projets de compensation au cours des derniers mois.

Cependant, à l’heure actuelle, les marchés du carbone volontaires ne sont sans doute pas entièrement équipés pour faire face à 15 fois plus de compensations d’ici à 2030. Parmi les autres entités qui travaillent sur cette question, le TSVCM a émis des recommandations pour que le marché prenne de l’ampleur, en s’inspirant des dernières avancées sur les marchés financiers et des matières premières, par exemple en créant des principes communs pour définir et évaluer la qualité des crédits carbone, en développant des contrats avec des termes standardisés, en créant un consensus sur leur utilisation correcte, en construisant des infrastructures appropriées, etc.

Soyons prudents sur la qualité

La qualité des crédits carbone dépend de plusieurs critères, en particulier pour les Solutions fondées sur la Nature. Bien sûr, une tonne de CO2 séquestrée reste une tonne de CO2 séquestrée, quelle que soit la manière dont elle a été séquestrée. Mais lorsque nous traitons avec la nature, nous traitons avec des personnes, avec la production alimentaire, avec l’eau, avec la biodiversité, avec la résilience et avec toute une série de services écosystémiques qui profitent à l’humanité entière. Dans de nombreuses régions du monde, si ce n’est dans toutes, en particulier dans le Sud, la nature assure directement la subsistance de centaines de millions de personnes, sous réserve qu’elles en prennent soin. Il existe une relation directe, à double sens, entre l’homme et la nature.

Les solutions simples, qui cherchent avant tout à atteindre une échelle, ne fonctionnent pas nécessairement dans toutes les géographies et pourraient même être contre-productives pour adresser un ou plusieurs des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies. Dans de nombreux cas, nous devons accepter de faire face à la complexité d’une approche systémique et reconnaître qu’une approche standardisée peut ne pas fonctionner.

Quelques enseignements de Livelihoods sur plus de 10 ans d’expérience terrain

Livelihoods Venture est une entreprise sociale entièrement détenue par la Fondation Livelihoods, dont le but est d’être le gardien de sa mission telle que définie dans la Charte et les principes d’action de Livelihoods. Il y a dix ans, avec plusieurs entreprises européennes qui ont eu l’audace de s’engager et de partager les risques de financement dans des projets de compensation fondés sur la nature alors qu’aucune autre ne le faisait alors, Livelihoods Venture a créé le premier Fonds Carbone Livelihoods, puis s’en sont suivi d’autres. L’objectif de ces fonds à impact est le suivant : avec le soutien inestimable d’organisations locales engagées, accepter et gérer la complexité des approches systémiques pour essayer de faire prospérer à la fois les communautés et la nature.

Au fil des ans, les fonds Livelihoods se sont développés et de nouveaux partenaires ont rejoint le mouvement2F[3]. D’ici la fin de l’année 2021, Livelihoods aura levé près de 300 millions d’euros et investi dans plus de 25 projets à grande échelle. Le modèle Livelihoods repose sur des relations de long terme et de confiance. Les investisseurs, tous engagés principalement pour réduire leurs émissions, s’engagent volontairement sur 20 ans au sein de chaque fonds pour favoriser le changement pour les communautés rurales. Ils apportent plus qu’un simple financement. Ils apportent une vision, une stabilité, un engagement pour générer un impact positif et participent activement à toutes les décisions stratégiques des fonds. Les crédits carbone qu’ils reçoivent en retour ne sont pas revendus mais utilisés pour compenser une partie de leurs émissions résiduelles et inévitables.

La même approche à long terme et de confiance s’applique à la relation que Livelihoods établit avec les développeurs de projets, dont la grande majorité sont des ONG locales engagées envers leurs populations et leurs écosystèmes naturels. Cette relation est une histoire d’alignement sur les valeurs, les objectifs et les compétences complémentaires. Les développeurs de projets apportent leurs racines et leurs connaissances des enjeux locaux tandis que Livelihoods apporte un financement, un soutien durable et une expertise dans divers domaines allant de l’agronomie à la modélisation et à la mesure du carbone. Il s’agit d’un mélange d’expertise cimenté par une vision commune qui permettent aux équipes de structurer avec passion et d’investir dans des projets sur mesure pour réussir un changement local systémique (social, économique et environnemental). Les communautés locales partenaires bénéficient d’un accompagnement, de formation, de soutien et tout ce dont elles ont besoin pour faire décoller le projet, récolter tous les avantages des écosystèmes et de leurs terres agricoles restaurés, tandis que les projets fournissent aux investisseurs de Livelihoods des crédits carbone de haute qualité qu’ils retirent de leur empreinte carbone. Avec deux fonds d’investissement actuellement en activité et un troisième lancé en juin 2021, Livelihoods espère séquestrer et éviter l’émission de près de 45 millions de tonnes de CO2 ainsi qu’améliorer les conditions de vie de plus de 3 millions de personnes.

Une véritable opportunité à ne pas manquer pour les gouvernements

Un flux croissant d’investissements privés dans les solutions fondées sur la nature peut constituer une opportunité pour les gouvernements à un moment où viser un passage à échelle et avec impact sont évidents et où il est urgent de fixer les priorités du marché. Les politiques publiques pourraient être soutenues par la finance carbone si des règles d’intervention claires sont définies pour garantir les intérêts publics et privés.

Les gouvernements doivent être assurés que les investissements du secteur privé sont alignés sur les priorités et les objectifs du pays et qu’ils sont certifiés selon des méthodologies reconnues et des normes internationales telles que VERRA ou GOLD STANDARD. Les investisseurs privés ont besoin de visibilité et de sécurité concernant la propriété des crédits carbone générés par leur investissement et les réclamations que les acheteurs de crédits carbone sont autorisés à faire. Si les gouvernements veulent bénéficier des investissements du secteur privé dans leur pays, ils doivent définir un cadre juridique qui garantira les droits et les devoirs des investisseurs privés sur le long terme.

En particulier, le rôle du secteur privé au niveau national doit être clarifié pour créer des synergies et éviter les conflits d’intérêts potentiels.

Ne passons pas à côté de cette opportunité

La voie du développement durable est claire et abondamment documentée et surveillée par une variété d’acteurs, comme la Science-Based Target Initiative, pour n’en citer qu’un. D’un point de vue quantitatif, l’effort le plus important et le plus nécessaire consiste à réduire au maximum les émissions. En plus de cela, un effort massif doit également être réalisé dans le domaine des émissions négatives. Il existe ici une myriade de possibilités, depuis la capture et le stockage industriels du carbone jusqu’aux initiatives les plus avancées d’agroforesterie à but lucratif. Certaines de ces options, à savoir la conservation et la restauration des écosystèmes, l’agroforesterie, l’agriculture intelligente, ont la capacité non seulement de générer des émissions négatives mais aussi de faire prospérer la nature et les communautés aux quatre coins du monde.

À l’approche de la COP26 à Glasgow, nous appelons à la responsabilité de tous les États membres participants et de toutes les parties prenantes. Le monde a besoin d’un environnement propice pour que l’ensemble de ces solutions prospèrent. Nous avons besoin de garanties pour nous assurer que la compensation carbone ne se fait jamais au détriment de la nature ou des communautés, nous avons besoin de règles communes et d’un cadre qui clarifie les défis et les opportunités. Nous avons besoin que la COP26 finalise l’article 6 de l’Accord de Paris et définisse les résultats d’atténuation transférés au niveau international (ITMO) de manière à accélérer les investissements, en particulier vers les pays qui ont le plus besoin de soutien et de financement. Les marchés du carbone volontaires peuvent permettre chaque année l’investissement en centaines de millions d’euros, voire des milliards, pour la protection et le développement de l’environnement et de centaines de millions de membres des communautés rurales du Sud. Nous ne manquerons pas cette opportunité.

En savoir plus sur les Fonds Livelihoods.

Des villageois transportent des foyers améliorés (projet Energie Rurale de Livelihoods au Kénya)

[1] Groupe de travail sur le développement des marchés volontaires du carbone :

   Taskforce on scaling voluntary carbon markets

[2] Les Solutions fondées sur la Nature sont définies par l’IUCN comme les actions qui s’appuient sur les écosystèmes afin de relever les défis globaux comme la lutte contre les changements climatiques, la gestion des risques naturels, la santé, l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire…

[3] A ce jour, les Fonds Livelihoods sont soutenus par Danone, Mars Incorporated, SAP, Groupe Caisse des Dépôts, La Poste, Crédit Agricole SA, Crédit Agricole Midi-Pyrénées, Hermès, Firmenich, Schneider Electric, Michelin, Veolia, Voyageurs du Monde, Eurofins, Orange, Chanel, Groupe Bel, DEG, Mc Cain, Groupe L’Occitane Group, Mauritius Commercial Bank et le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM).

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¡Es hora de acelerar la acción! https://livelihoods.eu/fr/es-hora-de-acelerar-la-accion/ Mon, 20 Sep 2021 13:09:58 +0000 https://livelihoods.eu/?p=15565 LOS FONDOS LIVELIHOODS BUSCAN A SOCIOS DE CAMPO DE CONFIANZA PARA AMPLIAR LOS PROYECTOS CON IMPACTO POSITIVO PARA LAS COMUNIDADES, EL CLIMA Y LA BIODIVERSIDAD

No hay más tiempo que perder. Tras 10 años de exitosas alianzas con organizaciones de campo en proyectos de impacto y en diversas geografías, los Fondos Livelihoods aceleran su acción. Se ha puesto en marcha un nuevo Fondo de Carbono Livelihoods de 150 millones de euros para financiar proyectos a gran escala que generen un impacto positivo en el clima y las condiciones de vida de las comunidades rurales. Ahora buscamos a socios estratégicos con quienes co-diseñar e implementar proyectos a largo plazo. ¿Es usted una ONG, una empresa social, una cooperativa… que trabaja estrechamente con comunidades rurales y agrícolas cuyos medios de vida dependen en gran medida de los recursos naturales en los que viven?

¿Ha usted implementado, con éxito, proyectos que combinan el impacto social y económico con la acción medioambiental? Unamos nuestras fuerzas. Juntos, construiremos una coalición basada en la confianza mutua, las habilidades complementarias y valores comunes para generar un impacto positivo.


Buscamos proyectos en tres áreas principales:

Los Fondos de Carbono Livelihoods ayudan a las comunidades rurales a convertirse en agentes del cambio: restaurando o preservando sus ecosistemas naturales y mejorando sus medios de vida al avanzar hacia una agricultura sostenible. ¿Está usted también convencido de que el cambio climático, la pobreza rural y la conservación de la biodiversidad están íntimamente relacionados? Puede presentar una propuesta de proyecto en uno de los tres ámbitos siguientes:

REDD+ forest (Lionel Charrier)

RESTAURACIÓN / CONSERVACIÓN
DE ECOSISTEMAS NATURALES Y DE ALTA BIODIVERSIDAD,

con especial atención a la restauración de humedales y manglares, REDD+, reforestación..


Photo agroforestry pradan

AGRICULTURA REGENERATIVA Y AGROSILVICULTURA,

para fomentar prácticas agrícolas sostenibles con bajas emisiones de carbono y mejorar los medios de vida de las comunidades rurales.


hidafhi stoves light

TECNOLOGÍAS ENERGÉTICAS DE REDUCCIÓN DE EMISIONES,

que ayudan a mejorar la vida de los hogares, como estufas eficientes, biodigestores…


¿Cómo se beneficiará de nuestra colaboración?

Convencidos de que la restauración de los ecosistemas naturales es inseparable de la lucha por la dignidad de los hombres y las mujeres para vivir de la tierra que cultivan, la acción de Livelihoods se rige desde 2009 por los siguientes principios clave:

  • Inversión no reembolsable a largo plazo: financiamos proyectos de 10 a 20 años.
  • Compromiso y reparto de riesgos.
  • Co-diseño de las actividades del proyecto.
  • Una estrecha colaboración basada en una relación de confianza con las comunidades locales: nuestro proyecto conjunto tendrá éxito gracias a su fuerte implicación.
  • Los frutos de los proyectos Livelihoods pertenecen a las comunidades: se quedarán con los productos de sus bosques, granjas y pesquerías para aumentar su seguridad alimentaria y sus ingresos.
  • Proyectos a gran escala (> 1.000 hectáreas) para lograr un cambio sistémico.
  • Asesoramiento y apoyo técnico sobre cómo supervisar y evaluar los impactos del proyecto.

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