Le march\u00e9 de la noix de coco est en plein essor. Entre 2013 et 2018, le march\u00e9 mondial de l\u2019eau de coco a fait un bond de 150% en volume. Toutefois, aux Philippines, le deuxi\u00e8me plus gros producteur mondial de noix de coco, la cha\u00eene d\u2019approvisionnement est en d\u00e9clin. Les producteurs de noix de coco philippins sont les plus pauvres de leur pays et plus de la moiti\u00e9 d\u2019entre eux vivent avec moins de 2 dollars par jour. De jeunes agriculteurs ont r\u00e9ussi \u00e0 se lancer dans de nouveaux d\u00e9bouch\u00e9s avec la noix de coco et se construire un meilleur avenir. Cependant, la majorit\u00e9 manque de soutien technique, d\u2019acc\u00e8s au march\u00e9 et de financement.<\/p>\n\n\n\n
A Mindanao, les producteurs de noix de coco ont en moyenne entre 40 et 60 ans, dans une r\u00e9gion o\u00f9 70% de la population a moins de 35 ans. Les agriculteurs ont en moyenne 2 ha avec environ 200 arbres. Cette densit\u00e9 de plantation laisse de grands espaces libres qui ne sont en g\u00e9n\u00e9ral pas valoris\u00e9s.
M\u00eame si la noix de coco repr\u00e9sente 70% des revenus des fermiers dans la zone du projet, elle n\u2019est pas consid\u00e9r\u00e9e comme une activit\u00e9 commerciale. Les plantations ne sont pas g\u00e9r\u00e9es de mani\u00e8re ad\u00e9quate. Par cons\u00e9quent, la productivit\u00e9 des cocotiers aux Philippines est 2 \u00e0 3 fois inf\u00e9rieure \u00e0 celle au Br\u00e9sil ou en Inde. Sans formation adapt\u00e9e, les producteurs ne peuvent pas optimiser leur production pour am\u00e9liorer leurs revenus et investir dans la replantation, ce qui les maintient dans la pauvret\u00e9.<\/p>\n\n\n\n
Comment am\u00e9liorer les conditions de vie des producteurs tout en cr\u00e9ant une cha\u00eene d\u2019approvisionnement totalement transparente pour les entreprises ?
Pour contribuer \u00e0 r\u00e9soudre cette \u00e9quation, le Fonds Livelihoods a r\u00e9uni diff\u00e9rentes parties prenantes de la cha\u00eene de valeur de la noix de coco \u00e0 Mindanao, la deuxi\u00e8me plus grande \u00eele des Philippines : 5 000 petits producteurs parmi les plus vuln\u00e9rables; La Fondation pour le D\u00e9veloppement Rural Int\u00e9gr\u00e9 (IRDF), une ONG philippine qui a une grande exp\u00e9rience avec les producteurs de noix de coco ; Franklin Baker, un transformateur et exportateur de noix de coco parmi les leaders du march\u00e9 ; Mars, Inc., une entreprise globale avec des marques connues dans le monde entier et qui utilise la noix de coco notamment pour ses barres chocolat\u00e9es Bounty\u00ae.<\/p>\n\n\n\n
Le projet Noix de coco \u2013 Livelihoods va accompagner les producteurs dans une meilleure gestion de leur ferme et l\u2019adoption de pratiques plus durables. IRDF va les former \u00e0 des pratiques simples mais efficaces pour augmenter leur productivit\u00e9 : taille des branches, nettoyage des couronnes et du pied des cocotiers, compostage\u2026 De plus, 30% des vieux arbres de chaque ferme seront remplac\u00e9s par des vari\u00e9t\u00e9s plus productives. Chaque nouveau cocotier pourra produire environ 100 noix par an apr\u00e8s seulement 3 \u00e0 4 ans. Des jeunes plants, issus de graines qui seront germ\u00e9es dans des p\u00e9pini\u00e8res cr\u00e9\u00e9es dans le cadre du projet, seront gratuitement distribu\u00e9s aux producteurs.<\/p>\n\n\n\n
Pour diversifier les sources de revenus des agriculteurs et les rendre plus r\u00e9silients face aux variations du march\u00e9, le projet va promouvoir les cultures intercalaires \u2013 des cultures diff\u00e9rentes dans un m\u00eame espace. Les producteurs vont ainsi organiser leurs parcelles comme un syst\u00e8me \u00e0 plusieurs \u00e9tages o\u00f9 l\u2019espace et la lumi\u00e8re seront optimis\u00e9s. Des arbres moins grands comme des cacaoyers, des caf\u00e9iers ou des bananiers seront plant\u00e9s \u00e0 l\u2019ombre des cocotiers. Des cultures vivri\u00e8res ou de rente, comme des patates douces, des l\u00e9gumineuses, du gingembre ou du ma\u00efs, occuperont l\u2019espace le plus proche du sol. Les femmes seront aussi form\u00e9es pour g\u00e9rer ces nouvelles cultures et les vendre.
Le projet va aussi am\u00e9liorer les conditions de travail des agriculteurs pendant la r\u00e9colte. Ils seront form\u00e9s \u00e0 des mesures de s\u00e9curit\u00e9 et recevront du mat\u00e9riel de s\u00e9curit\u00e9 adapt\u00e9 (perche, faucille, casque, harnais et protection pour le d\u00e9corticage des noix).
L\u2019objectif avec une meilleure gestion de la ferme associ\u00e9e \u00e0 de la replantation et des cultures intercalaires est de permettre aux producteurs de doubler leur productivit\u00e9. De plus, gr\u00e2ce au projet, environ 10,000 ha seront g\u00e9r\u00e9s avec des pratiques agricoles qui ont des impacts positifs sur la sant\u00e9 du sol et donc sa fertilit\u00e9, sa capacit\u00e9 \u00e0 retenir l\u2019eau et \u00e0 s\u00e9questrer du CO2.<\/p>\n\n\n\n
Une cha\u00eene d\u2019approvisionnement direct va \u00eatre mis en place au sein du projet : les 5 000 producteurs vendront leurs noix de coco, \u00e0 travers leurs propres coop\u00e9ratives, \u00e0 Franklin Baker. Ces coop\u00e9ratives s\u2019appuieront sur un r\u00e9seau d\u2019associations de fermiers dans les villages pour collecter les noix et les vendre en un seul point de livraison \u00e0 Franklin Baker. Franklin Baker transformera les noix pour ensuite les vendre \u00e0 Mars. Ainsi, Mars et Franklin Baker pourront avoir une cha\u00eene d\u2019approvisionnement de noix de coco parfaitement tra\u00e7able jusqu\u2019aux fermes, \u00e0 des co\u00fbts raisonnables. Un m\u00e9canisme de prix transparent sera aussi d\u00e9fini pour donner plus de visibilit\u00e9 aux fermiers et \u00e0 Franklin Baker pour renforcer la stabilit\u00e9 \u00e0 long-terme de la cha\u00eene de valeur.
Mars et Franklin Baker se sont engag\u00e9es \u00e0 acheter les noix de coco produites dans le cadre du projet pendant les 10 prochaines ann\u00e9es. Cet engagement est indispensable pour b\u00e2tir une relation de confiance entre les producteurs et les entreprises et pour laisser suffisamment de temps au projet pour amorcer des changements en profondeur.
Avec des fermes plus productives et \u00e0 une connexion plus efficace \u00e0 Franklin Baker, l\u2019objectif du projet est de doubler les revenus des fermiers.<\/p>\n\n\n\n
Par ailleurs, le projet va \u00e9pauler de jeunes agriculteurs \u00e0 devenir des entrepreneurs, par exemple en d\u00e9veloppant de petites unit\u00e9s de transformation de fibre de coco, qui n\u2019est aujourd\u2019hui pas valoris\u00e9e par les producteurs. La fibre de coco est une mati\u00e8re premi\u00e8re renouvelable tr\u00e8s pris\u00e9e pour faire des cordes, des filets, des objets pour l\u2019horticulture, comme tapis de protection pour les sols pentus, etc. Le projet va soutenir la cr\u00e9ation d\u2019au moins 3 unit\u00e9s de transformation de fibre de coco et proposera un parcours de formation aux jeunes. Le projet vise \u00e0 soutenir environ 1 000 jeunes ainsi que des femmes \u00e0 travers de petites entreprises. Des discussions sur des cofinancements sont en cours avec les autorit\u00e9s locales pour permettre \u00e0 plus de jeunes d\u2019acc\u00e9der \u00e0 ce dispositif et cr\u00e9er de nouveaux d\u00e9bouch\u00e9s pour le caf\u00e9, le cacao et la banane.
Des jeunes seront aussi form\u00e9s \u00e0 des techniques agricoles afin qu\u2019ils puissent devenir des prestataires de services pour les producteurs : r\u00e9colte, entretien des plantations, gestion des p\u00e9pini\u00e8res\u2026 L\u2019objectif est de leur donner acc\u00e8s au savoir-faire n\u00e9cessaire pour qu\u2019ils puissent par la suite reprendre les fermes de leurs parents quand ces derniers partiront \u00e0 la retraite.<\/p>\n\n\n\n